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samedi 15 septembre 2012

peace [&/or] love...

"Les célibataires dans la trentaine sont soit récemment séparés et trouveront bientôt quelqu'un, sinon, ils ont des bibites à régler..." - adage populaire.

C'est vrai ça? Une discussion avec des trentenaires célibataires suffira à tout le moins à vous convaincre de l'urgence ressentie par la majorité. Le site de rencontre Réseau-Contact compte plus de 20 000 célibataires entre 30 et 40 ans... l'équivalent de la ville de Dorval, Joliette ou Rivière-du-loup! Presque tous passionnés de bons restos, bons vins, plein air et souper entre amis. Et malgré tous ces points importants (soupir) en commun: pour la majorité d'entre-eux, la magie n'opère pas.

"Il faut être heureux avec soi-même pour pouvoir l'être à deux." - adage populaire.

Sur le tableau de ma cuisine, on peut lire cette maxime énigmatique: bâtir le château à l'endroit. Hé oui, la sagesse aidant, j'ai fini par adhérer: il faut trouver la paix en premier et l'amour ensuite. Ou presque.

Si on se fie au titre, mon billet pourrait s'arrêter là. Mais non, je commence.

Je crois que la paix (la sérénité) et l'amour font partie d'un tout en mouvance. La paix et l'amour sont à la fois fugaces, à la fois perpétuels; à la fois des états idéaux à atteindre, à la fois portés en nous à chaque instant en toute imperfection. Difficile de dire lequel vient en premier...

Il  est préférable d'être en paix avec soi-même avant d'être en couple, OK. Mais la paix intérieure, elle vient d'où? L'amour qu'on se porte à soi-même vient d'où? L'amour qu'on porte aux autres vient d'où? Chaque manifestation d'amour n'apporte-t-elle pas son lot de paix?

 ... célibataire ou pas, il me semble que l'amour et la paix se nourrissent l'une et l'autre et qu'on gagne à s'occuper des deux.

Peace. [et/ou]. Love.

dimanche 8 avril 2012

les femmes, les promesses et l'engagement dans le couple

"Pas de promesses, pas de problèmes."
- Petit dicton qu'une de mes ex et moi avions inventé pour ne pas être déçus par les attentes.

"Tu me demandes des garanties... je ne peux pas te faire de promesses."
- Réponse de la fille que j'ai dans l'oeil aujourd'hui à mes questions sur le couple.

Aujourd'hui, je me contenterais d'une seule: la volonté d'engagement.

On reproche souvent aux hommes d'avoir peur de l'engagement. Qu'en est-il des femmes?

En 2012, je réalise qu'une majorité de gens, hommes et femmes, confondent (ou dissocient délibérément) la volonté d'être en couple et la volonté d'engagement.

Pour énormément de monde, être en couple se résume aujourd'hui à partager quelques intérêts et activités, à n'avoir officiellement qu'un seul partenaire sexuel (tant que les apparences sont sauves) et à avoir le droit de s'appeler "chéri(e)" en public... ce qui est déjà trop contraignant  pour plusieurs. Hommes et femmes. Il faut quand même garder sa liberté! Et même ceux qui ont la volonté d'être en couple prennent, dans cette perspective, une décision légère. On entre en relation comme on entre au cinéma et on sort si le film est mauvais... ce qui finit presque toujours par arriver avec ce genre de prémisses.

L'engagement, comme le fait d'être en couple, est un acte volontaire. On décide ou non de s'engager. Mais on s'engage à quoi au juste? Par définition même, l'engagement est "l'action de se lier par une promesse (...) promesse de fidélité en amour, liaison ou union qui en résulte". Pas de promesse, pas d'engagement: merci Petit Robert!  Et la peur de cet engagement me semble aujourd'hui assez généralisée et non pas exclusive à la gente masculine.

Plusieurs personnes ont peur des promesses parce qu'ils savent qu'on ne peut prédire l'avenir. Pour moi, se faire une promesse et avoir la volonté de la tenir, c'est un peu prédire l'avenir.

Qu'est-ce qui se passera si l'un de nous perd sa job? Si on désire le corps (assez croquable merci) du voisin ou de la voisine? Si je fais des erreurs? Si tu as un accident? Si tu prends des décisions avec lesquelles je ne suis pas d'accord? Je ne peux pas prédire les problèmes qui surgiront, mais je peux prédire que je saurai placer une relation au devant des problèmes. Comment? Parce que j'ai la force et le désir de le faire aujourd'hui et que je peux décider à l'avance que j'aurai la volonté de continuer demain.

Cela dit, je crois que c'est une bonne chose d'hésiter à faire une promesse, ça montre qu'on aimerait la tenir. Une promesse donne toujours le vertige; surtout celle-là, parce qu'elle en englobe tellement d'autres. Mais je constate que les gens sont souvent malheureux en amour parce qu'ils refusent de se faire des promesses ou parce qu'ils n'ont pas eu la volonté de les tenir. Ils laissent leur couple dériver, en ayant peu confiance en l'avenir parce que l'autre n'ose pas s'y projeter, en profitant avec une fébrilité malsaine du présent par manque de confiance en l'avenir, en maudissant les promesses brisées par l'autre, en s'enfuyant dans la solitude au lieu de mettre les efforts nécessaires pour les honorer.

Pour moi, aujourd'hui, le couple sans engagement n'a plus de sens. Pas plus que l'engagement sans volonté. Une relation nourrissante demande une implication particulière. Si le bonheur solitaire passe un peu par les promesses que l'on se fait à soi-même et que l'on arrive à tenir. Le bonheur à deux passe probablement un peu par les promesses que l'on se fait à deux et que l'on tient à deux.

Je ne dirais pas que je n'ai aucune peur de l'engagement, mais certainement que j'ai envie que l'on réponde à assez de questions pour avoir envie de se faire des promesses...

Et toi, Beauté?

vendredi 16 mars 2012

l'autre rive de la dépendance affective...

Sur l'autre rive, on n'est pas à l'abri de la marée. J'ai fait le chemin dans un sens, je peux le refaire dans l'autre. De temps en temps, je sentirai l'appel du large et j'aurai besoin de nager pour revenir au bord... mon effort à payer pour retrouver le soleil, la plage de sable blanc et les gens que j'aime.

...

J'ai déjà posé toutes mes questions sur la dépendance affective. Voici aujourd'hui une ébauche de réponse.

Je crois qu'un dépendant affectif est d'abord et avant tout une personne qui ne s'aime pas suffisamment. Une personne qui, à divers degrés, ne se sent pas digne d'être aimée.

Parce qu'il ne s'aime pas suffisamment, le dépendant affectif dépend de l'amour des autres pour s'aimer lui-même.

Parce qu'il dépend de l'amour des autres pour s'aimer lui-même, le dépendant essaie toujours d'agir de manière à ce que les autres l'aiment. Il cherche l'approbation et l'amour à tout prix, au dépend de ses propres désirs, au dépend de ses propres convictions, au dépend de sa propre personne. 

Parce qu'il se sent indigne d'amour, le dépendant est toujours en carence. Qu'on l'aime véritablement ou non, il continue de se sentir indigne d'amour! Il cherche donc sans cesse à éviter le rejet et les conflits et à prouver qu'il est digne d'amour sans jamais obtenir de confirmation définitive (puisque cette confirmation ne peut venir que de lui-même). Dès lors, il se croit perpétuellement menacé de n'être plus aimé et tous ses comportements motivés par la peur l'empêchent d'entrer en relation véritable, l'éloignent des autres et, finalement, le font sentir de plus en plus indigne d'amour. 

À ma connaissance, la seule planche de salut pour le dépendant est d'oser reconnaître et ressentir les deux aspects de départ de sa condition: un, "je ne m'aime pas suffisamment" et, deux, "je ne me sens pas digne d'être aimé".

Oser plonger dans sa perte d'estime est un processus très douloureux. C'est difficile et désagréable de s'avouer à soi-même qu'on ne s'aime pas tout-à-fait et qu'on ne s'est jamais senti complètement digne d'être aimé... ressentir très profondément cette vérité qui a guidé toute notre existence peut faire excessivement mal.

Mais en réalisant cela, on commence à s'aimer sans douter. On réalise que les gens autour nous aiment aussi réellement, pas seulement quand on fait tout pour leur plaire. On réalise qu'ils nous souhaitent véritablement de nous épanouir, même si ça veut dire qu'ils doivent faire des compromis pour nous. On réalise qu'ils en font déjà en nous pardonnant nos imperfections, de leur mieux, depuis longtemps.

En réalisant cela, on devient aussi beaucoup plus aimant. Au lieu de perdre notre énergie à donner une belle image de nous-mêmes aux autres pour qu'ils nous aiment, on parvient à se soucier sincèrement d'eux, de leurs désirs, de leur bonheur. Et notre tendance naturelle à la conciliation et notre souci de ne pas empiéter sur les autres peut être mis à profit d'une manière beaucoup plus saine.

Bienvenue sur l'autre rive!

mardi 17 janvier 2012

quand une question à 100$ en attire une autre: de la réciprocité du sentiment amoureux

Dans mon dernier texte, je posais la question à 100$ suivante: « Comment un dépendant affectif arrive un jour à distinguer sa dépendance de l’amour véritable? »

Si le sujet vous intéresse, les commentaires à ce billet amènent tous des éléments de réponse. Pour les paresseux, tout le monde s'entend à peu près sur le fait qu'une personne doit d'abord être en mesure d'être bien seule pour faire la distinction et aimer un jour véritablement.

Cela dit, dans l'engouement général, plusieurs lecteurs ont également énoncé leur vision de l'amour. Ce qui m'amène à une seconde réflexion à propos de la réciprocité du sentiment amoureux.

Il y a déjà longtemps, j'affirmais que l'amour est un sentiment à sens unique. C'est à dire qu'on ne doit pas aimer quelqu'un dans l'espoir d'être aimé en retour. Il faut aimer, point. Quand deux personnes s'aiment de cet amour désintéressé, alors la relation devient possible.

Dans un blues post-rupture en 2010, l'une des mes connaissances, d'une quinzaine d'années mon aînée, est venue brouiller les cartes avec une théorie voulant que le sentiment amoureux ne soit pas seulement une switch on/off. "Dans un couple, faisait-elle remarquer sans le moindre égard pour mes illusions, le niveau d'affection que les deux partenaires éprouvent l'un pour l'autre n'est pas toujours le même. Et généralement, l'écart ne fluctue que très peu au fil de la relation. Ainsi, si l'un des deux aime plus, il aimera toujours plus. Du début à la fin, dans les meilleurs comme dans les pires moments."

J'étais sceptique, mais mes expériences personnelles ne me permettaient pas démentir sa théorie... J'avais l'impression d'avoir aimé plus, aimé moins et, même (wow!), aimé autant. Évolution ou régression de ma part? J'en étais arrivé à la conclusion qu'il vaut mieux vérifier cette disparité avant de s'engager sérieusement. Pour avoir été dans le rôle de celui qui aime plus (ou qui a l'impression de), ça fait trop mal quand ça finit. Résultat: je n'ai plus le "je t'aime" facile et ma dernière relation en a pâti.

En repensant à tout ça, j'ai envie d'en revenir à mon point de départ. Simple et naïf. Il faut aimer, point, sans chercher à savoir si l'autre vous aime autant.

Profitant de votre génie collectif, en voici donc une autre à 100$, pas plus aisée que la première et à développement (On ne se refuse rien):
"Qu'avez à dire à propos de la réciprocité du sentiment amoureux? Ça se mesure? C'est important?"

En vous remerciant encore pour vos précieux commentaires à propos du dernier billet: Chew on this!

mercredi 11 janvier 2012

question à 100$ sur l'amour et la dépendance affective


Plusieurs filles s’imaginent à tort qu’une soirée de gars n’est pas propice à la discussion profonde, qu’on ne parle que de sport, de cul et de choses bien viriles tout en perdant notre temps à des jeux de garçons...

Récemment, j’avais rendez-vous avec mes deux boys pour tenter d’éliminer Team USA au tournoi international de hockey sur X-box en prenant une bière (à ce stade-ci, vous pouvez sourire, mais pas rire tout de suite)… Après les salutations d’usage composées de fermes poignées de mains, de bines sur l’épaule et de diverses taquineries ne portant ni sur les chars, ni sur la longueur de notre pénis, je lâche la question. De même, sans préambule, out of the blue :

« Comment un dépendant affectif arrive un jour à distinguer sa dépendance de l’amour véritable? Par quel processus finit-il par savoir qu’il apprécie réellement une personne pour elle-même et que n’importe qui d’autre ne ferait pas l’affaire? »

Bonjour. Je m’appelle F. Je suis dépendant. Pas énormément, un peu. Et justement, je travaille tranquillement à me guérir de ce genre de petits bobos.

Après m’avoir gratifié d’un « TAPETTE! » bien senti, l’un d’une voix de Plume Latraverse, l’autre avec celle de Pierre Falardeau, les gars prennent le temps de réfléchir sérieusement à ma question. J’entends l’engrenage de leur cerveau se mettre leeeeen-te-ment en marche. En rechignant quand même un peu: « Come on, on vient à peine d’enlever nos coats! » Le code de déontologie des soirées de NHL exige normalement deux-trois bières avant une question du genre, mais ils sont bons joueurs. Ça pense.

Tous les deux s’entendent pour dire qu’elle n’est pas facile celle là.

 - C’est-tu vraiment important de faire une différence entre de la dépendance et de la vraie affection? De s’enquérir le plus « philosophe » de mes acolytes… J’veux dire, je suis ben plus dépendant que toi... Si j’ai envie d’aller vers une fille, j’y vais. Et quand ça marche plus, je sais qu’elle n’a qu’un petit mot à dire pour que ça recommence. Et si ça ne recommence pas avec elle, ça recommencera avec une autre.

Il est de ceux qui croient qu’on ne change jamais vraiment et qu’en fin de compte, sur le long fil de notre vie, mettre beaucoup d’efforts pour avancer d’un minuscule pas de limace gluant avec une coulée de bave en arrière, c’est un peu idiot.

J’arrive à le comprendre, mais au point où j’en suis, j’ai envie, j’ai besoin d’avancer. Même d’un pas de limace. Gluant. Avec une coulée de bave en arrière.

Mon deuxième comparse est plutôt du genre sensible. Il ressent la détresse chez les autres et cherche à l’apaiser. Il mijote donc sa réponse. On soupe. On jase de choses et d’autres et on se retrouve finalement devant la console de jeu, manettes en main, lorsqu’il propose sa théorie de l’amour (ce n’est pas vraiment une réponse à ma question, mais ce n’est pas sans lien et je salue l’effort) :

- Moi je pense qu’il y a deux moments où tu t’aperçois que tu tombes amoureux. Un : quand tu te retrouves collé contre l’autre et que tu n’as plus envie de rien d’autre. Deux : quand tu as envie de tout partager avec cette personne sans te rassasier. Tu as envie de faire un paquet d’activités et tu voudrais toujours qu’elle soit là, tu veux lui raconter ta journée, tu penses à elle quand elle n’est pas là, etc.

C’est ça l’amour? Les manifestations de l’amour?

Nombre de gars peuvent être collés sur une fille (jolie et nue de préférence) et n’avoir envie de rien d’autre. Certains sans être amoureux. D’autres en étant clairement dépendants. Voilà pour un.

Le besoin de voir toujours quelqu’un, la pulsion de penser toujours à elle, l’envie de tout vouloir faire ensemble et le fait de n’être jamais rassasié ne peuvent ils pas être autant de manifestations de dépendance? Voilà pour deux.

Mon but n’est pas de démolir la théorie de mon ami. Je l’ai dit, je salue l’effort et peut-être a-t-il raison, je ne sais plus. Mais, chose certaine, ce ne sont pas des moyens infaillibles pour un dépendant affectif de distinguer sa dépendance d’une affection véritable. On n’a, hélas, toujours pas répondu à ma question à 100$.

Je la repose donc, je vous lance le défi sans vraiment avoir l’intension de payer pour la réponse autrement que par mon infinie gratitude (ce qui n’est déjà pas si mal) :

« Comment un dépendant affectif arrive un jour à distinguer sa dépendance de l’amour véritable? Par quel processus finit-il par savoir qu’il apprécie réellement une personne pour elle-même et que n’importe qui d’autre ne ferait pas l’affaire? »

vendredi 8 avril 2011

mode d'emploi d'un humain [1 de 7 000 000 000]

À ceux qui se sont déjà dit: "ça serait donc pratique d'avoir le mode d'emploi des humains!".
En voici au moins un, le seul que je pouvais faire.
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FR2011 MODE D’EMPLOI
0. Note à l’acquéreur
Félicitations, vous venez de choisir de passer une partie de votre temps en compagnie du François Roy 2011 (FR2011), un humain d’excellente qualité qui, bien utilisé, vous procurera des heures de plaisir!
Ce manuel vous indiquera certaines spécificités de cet être complexe ainsi que des méthodes pour identifier et régler certains problèmes techniques de manière à profiter au maximum de votre FR2011.
1. La communication et l’échange
Votre FR2011 est doté d’une très appréciable capacité d’écoute. Vous pouvez presque toujours vous fier sur lui pour partager vos moments difficiles ou exaltants, vos petites joies ou petits tracas, ou simplement une longue journée au boulot.
Par contre, le FR2011 requiert lui-même une bonne dose d’écoute. Il vous parlera spontanément mais, lorsque vous vous sentez réceptif, invitez-le à s’exprimer!
À moins qu’il vous le demande, notez qu’il n’est pas nécessaire de répondre à ses états d’âmes par des conseils. Des mots de validation de ses sentiments tels que « ayoye, c’est donc ben cool! », « heille, j’te comprends !», « tu devais être déçu/satisfait/etc. », « content pour toi! », « niiiiiiiiice! » et autres commentaires du genre seront encore mieux reçus.
2. Les antennes hypersensibles
Les antennes hypersensibles de votre FR2011 détecteront généralement les subtiles variations émotives de son interlocuteur. Par contre, le FR2011 n’est pas programmé pour les décoder.
Il essaiera alors de sonder la nature de cette fluctuation par différents moyens tels que des questions (« Ça va-tu? », « Comment-tu te sens? », « Qu’est-ce qui se passe? »), des regards (regard interrogateur ou un regard complice qui tente de traduire l’émotion de l’interlocuteur) ou des gestes (tourner la tête en votre direction, vous prendre la main, etc.)… cela dans le but d’atteindre la communication et l’échange décrits précédemment. Nous vous encourageons donc à vous confier le plus authentiquement possible à votre FR2011.


3. Mauvais fonctionnement et solutions
Voici en ordre croissant de gravité, les principaux problèmes que vous risquez de rencontrer avec votre FR2011, les causes et les manières de les contrer.
3.1 Le flot incessant de parole (mais ça parle donc ben c’t’affaire là!)
Symptômes : votre FR2011 vous sature d’un flot incessant de parole. Dans un contrariant et stupéfiant exemple de mouvement perpétuel, sa yeule semble vouloir se faire aller jusqu’à ce que mort s’en suive (la mort de qui, ça reste encore à déterminer).
Cause : il se peut qu’il soit simplement trop emballé par ce qu’il raconte (auquel cas, ce n’est pas vraiment grave) ou encore qu’il tente à tout prix d’entrer en mode « communication et échange ». Il est alors préférable d’agir tôt que tard.
Solutions :
1- Faire cesser brusquement le flot incessant de parole en arrêtant carrément de répondre ou en manifestant votre exaspération de manière agressive. (Ex: « Ta yeule, gros esti de cave!»)
Bien que très efficace, cette solution déclenchera presque automatiquement la « mise en déroute » de votre FR2011 (point 3.3). À éviter puisque la résolution du problème en entraîne un pire encore.
2- Discrètement couper court à la conversation en changeant subtilement de sujet ou en feignant d’écouter.
Le FR2011 est souvent berné par cette tactique. Cependant elle peut faire basculer votre FR2011 en mode hyper-sollicitation (point 3.2), ce qui décuplera votre exaspération au lieu de la réduire. La possibilité de déclencher une « mise en déroute » immédiate ou rétroactive n’est pas écartée.
3- La meilleure solution est encore de prendre une pause ─ en l’interrompant doucement ou en posant un doigt sur ses lèvres si votre degré d’intimité vous le permet ─ et de prévenir délicatement votre FR2011 de votre saturation.
À supposer que le sujet vous intéresse, vous pouvez proposer de reprendre la discussion plus tard. Vous pouvez également tenter par quelques questions de détecter les causes de ce flot incessant de parole afin de rétablir le mode communication.


3.2 L’hyper-sollicitation (he’s all over the place!)
Symptômes : Votre FR2011 vous suit partout dans la maison, il veut toujours vous faire face même si vous tentez de vaquer à vos occupations, il provoque des contacts physiques plus frénétiques que chaleureux, il parle sans trêve, il parle trop fort… les symptômes d’hyper-sollicitation peuvent être aussi variés qu’irritants.
Cause : L’hyper-sollicitation FR2011 est généralement déclenchée soit par un manque d’attention ou par un dérèglement des antennes hypersensibles et du mécanisme de questions sous-jacent. Il y a de fortes possibilités que votre FR2011 ait détecté un changement d’émotion (probablement négatif) de votre part mais qu’il « freak » (tout bonnement) au lieu d’entrer en mode communication.
Solutions :
1- Faire cesser brusquement le mode hyper-sollicitation en manifestant votre exaspération de manière agressive. (Ex: Une bonne vieille claque dans face ponctuée d'un « C'est tout ce que tu mérites, gros esti de cave! »). Cette solution ne fonctionne pas toujours et déclenchera à coup sûr une « mise en déroute ». Pire encore, en cas d’échec, elle peut provoquer l’une des rarissimes et vraies colères du FR2011 (et ÇA, les gens qui y ont survécu pour en parler vous le diront, n’est pas must sur la liste des choses à voir dans votre vie).
2- La meilleure solution est de faire remarquer au FR2011 son état d’hyper-sollicitation pour désamorcer le problème. Ensuite, tâchez de sonder vos propres sentiments. Le FR2011 aimerait souvent adopter un comportement « adéquat » face à cette émotion (probablement négative) qu’il détecte et ne parvient pas à définir, vous êtes la personne la mieux qualifiée pour lui donner des directives. Dans le meilleur des cas, vous pouvez également voir du côté de votre François Roy 2011 comment il se sent lui-même… il aura probablement des choses à vous dire.
Mise en garde : Tenter de faire cesser subtilement le mode hyper-sollicitation en esquivant les différents symptômes n’est pas réellement une solution! À ce stade-là, le FR2011 ne comprendra généralement pas le message et superposera moult et moult symptômes jusqu’à ce que vous n’en puissiez plus. Ultimement, vous serez donc toujours contraint à l’une des deux solutions proposées ci-haut (on vous ré-encourage à commencer par la meilleure!).


3.3 La mise en déroute ou syndrome de la « niche à chien »
Symptômes : Votre FR2011 est distant, mélancolique, il a le regard vague, les yeux tristes, il parle beaucoup moins qu’à l’habitude, il boude ou il s’efface… bref, vous avez la paix!
Félicitations, vous avez provoqué (du moins, c’est ce qu’il dira) une mise en déroute volontaire ou accidentelle du FR2011!
Cause : La niche à chien est le dernier recours du François Roy 2011 face à un problème non résolu. Quand il a l’impression d’avoir essayé de communiquer sans succès (et à l’occasion, ce n’est qu’une impression), le FR2011 bat en retraite. Sa nature habituellement si conciliante et joviale fait alors place à un braquage sévère et une attitude sournoise de victime.
Un FR2011 sain peut être seul dans son coin ou légèrement en retrait et être très heureux (ce qu’il conviendrait d’appeler le mode « plante verte »). Son tempérament tranquille et solitaire peut rendre la détection d’une mise en déroute très ardue pour les non-initiés. Il lui sera alors facile de feindre un état normal tout en continuant de ruminer plus à son aise et de maudire le fait que personne ne vient à sa rencontre pour vérifier ce qui ne va pas.
Solutions :
1- Ignorer la mise en déroute. Tant que vous l'ignorerez, le FR2011 restera généralement à distance ou s’éloignera de plus en plus. Il reviendra vers vous seulement s’il juge que vous en valez la peine et fera rarement tout le chemin. Cette solution doit être utilisée en toute connaissance de cause.
2- Aller au devant du FR2011. Comme un chien dans sa niche à chien, le FR2011 en déroute rêve de vous voir revenir. Il a été échaudé et ne s’est pas senti respecté mais il vous aime bien au fond. Si vous parvenez à mettre temporairement de côté vos propres inconforts et frustrations pour tendre la main au FR2011, il sera plus qu’heureux de reprendre le dialogue.
Note historique : La fonction « mise en déroute » existe depuis le tout premier modèle, le FR1976, et tous ses proches finissent par en faire l’expérience. Le terme « niche à chien » quant à lui, est une trouvaille de l’ethnologue Geneviève Morissette qui par son fougueux caractère a pu provoquer et documenter un nombre impressionnant de mise en déroute du FR à travers les âges tout en réussissant à tout coup à faire ressortir le FR de sa niche à chien.


4. Entretient et conseils pratiques
Avant de terminer, voici la section fourre-tout, où on met ce qu’on n’a pas réussi à mettre ailleurs mais qu'il est quand même important à savoir sur votre FR2011.
4.1 Celui qui le dit pas…
Le FR2011 n’aime pas les reproches. Il croit que l’on devrait dire ce qui nous tient à cœur plutôt que de se laisser deviner. Mais le FR2011 reconnaîtra qu’il oublie lui-même sa devise et qu’il est bon de la lui rappeler : « Celui qui le dit pas, c’est lui le cave! ».
4.2 Vos désir sont des ordres?
Étant donné sa nature conciliante, le FR2011 acceptera instinctivement plusieurs arrangements, parfois au détriment de son bonheur. Pour éviter les « niches à chien », il est recommandé de le consulter souvent, surtout lors d’un changement de plan, car il aime la stabilité et la prévisibilité. Il est bon de lui redire que vos désirs sont des désirs et non pas des ordres.
4.3 Mise à jour automatique
En quête de constante amélioration, le FR2011 est programmé pour se mettre lui-même à jour, modifiant certains de ses mécanismes. Il vous fournira sur demande une nouvelle version du mode d’emploi s’il juge que celui-ci est obsolète. Nous vous invitons également à lui transmettre votre propre mode d’instruction pour faciliter encore d’avantage vos interactions.
5. Le mot de la fin
Vous connaissez maintenant les mécanismes importants de votre FR2011, vous n’avez plus qu’à découvrir ses bons côtés et à bénéficier de ses nombreuses qualités!

dimanche 20 mars 2011

la première femme que j'ai aimée

Il m'a fallu attendre, ou plutôt atteindre 34 ans avant d'aimer une femme pour la première fois.

Avant, je préférais les filles.

Ô, bien sûr, il y a ma mère que j'aime et que j'admire. Il y a ma mère, quelques enseignantes et quelques mentors, mais ce n'est pas la même chose. Il y a Francine Laramée qui, en secondaire 5, a transformé une matière ennuyeuse au possible en une chose fascinante et remis en place plusieurs morceaux d'un casse-tête jusqu'alors insoluble: la langue, ma langue, le français. Il y a Luce Beaudet, professeure à l'université de Montréal, un génie de la pédagogie, un être hors du commun, qui mériterait plusieurs prix qui n'existent probablement même pas mais que des centaines d'étudiants lui auront décernés, avec le coeur, au fil des ans ; ce qui, au bout du compte, est au moins aussi valable. Il y a Marie-Claire Séguin, LA Marie-Claire Séguin, qui exige et qui donne une présence tous les instants, qui force l'incarnation et qui ouvre l'âme en la faisant chanter. Il y a Céline Tremblay, ma rédactrice en chef, intelligente sur tous les fronts, capable, professionnelle et directe, sans perdre son humanité. Il y a celles là et quelques autres... mais ce n'est pas la même chose.

En amour, jusqu'ici, je préférais les filles. J'appréciais chez mes blondes et mes amantes leur candeur, leur fraîcheur, leur potentiel infini (mais indéfini), leur utopisme, leur volonté et leur capacité de vivre au jour le jour. Je recherchais, je chérissais et je nourrissais leurs traits propres à la jeunesse, parfois au détriment de notre maturité commune et sans m'apercevoir qu'au fil du temps, je devenais mûr pour autre chose. J'ai connu des femmes, mais je ne les ai jamais vraiment aimées dans leur plénitude d'adulte.

Depuis quelques semaines, j'en fréquente une. Une vraie belle femme dans sa plénitude d'adulte. Mature, brillante, sexy, audacieuse sans être étourdie, avec du vécu et du "encore à vivre", avec des épreuves sérieuses (et surmontées!) à son actif, qui se connait et s'apprécie assez pour se suffire et pour profiter de la présence de quelqu'un à la fois. Une qui me plait avec des boucles d'oreilles et une tenue de madame autant que dans un look de sportive ou un costume d'Halloween (bon, à choisir, je la préfère encore toute nue, on vieillit, mais boys will be boys).

Récemment, elle me demandait:
- À partir de quand tu considères que tu as une blonde?
- Je sais pas trop: maintenant?
- Ça tombe bien parce que je commence à dire "chum" au lieu de "fréquentation" à l'occasion.
- En fait, je dirais que le concept chum-blonde est en lien direct avec mon envie de ne pas aller voir ailleurs... et j'ai pas envie d'aller voir ailleurs.

Pas plus compliqué que ça. Sourires de part et d'autre.

Ensuite, j'ai fait une pseudo-déclaration d'amour qui, sans être la pire de l'histoire des déclarations d'amour, était assez piètre. Mais bon, je crois que le message s'est frayé un chemin. Je suis rendu un peu plus prudent avec les mots (Hein? Toi!? Prudent avec les mots!? Baha!). Il y a des moments où ils sont tellement imprécis. Les sentiments sont de nature complexe et changeante. Le temps de dire "il est 11h54 et 32 secondes", l'aiguille a déjà fait un pas sur le cadran.

Bref, j'en suis encore à redéfinir ma perception de l'amour, trop tôt encore pour les belles déclarations, mais si j'en avais une toute prête aujourd'hui, je la dédierais à la première femme que j'ai aimée.

lundi 7 mars 2011

de l'essence et de la blessure, dialogue


Mon dernier billet a été inspiré d'une phrase d'une personne sage en qui j'ai confiance et qui affirme que:
«On se séduit dans notre essence mais on se rencontre dans notre blessure».

Suite à ce billet, j'ai reçu un message d'une autre personne sage en qui j'ai confiance qui (à première vue du moins) vient contredire et nuancer non seulement mes propos, mais l'affirmation elle-même...

Je vous laisse le texte complet avant d'en reparler plus bas:

« Premièrement, je ne crois pas « l’essence des personnes ». Selon cette terminologie, chaque personne aurait un ensemble de caractéristiques relativement stables, innées ou acquises, l’histoire ne le dit pas. Mon expérience me montre que les humains sont plus changeants que cela. Je ne nie pas que certains traits de caractère puissent avoir une base biologique. Je suis aussi assez convaincu que la socialisation de la petite enfance laisse des marques profondes. Mais, à mon avis, rien n’est totalement immuable, ce que laisse croire le mot essence.

Deuxièmement, l’affirmation que tu commentes laisse croire que l’« essence » de chaque humain est fondamentalement positive. Bien que je puisse admettre que l’on séduise d’abord en présentant les caractéristiques les plus agréables de notre personne, je ne pense pas que les humains soient agréables par essence. Mon expérience me laisse croire que tous les êtres humains sont passablement ambivalents. Ils sont capables du pire et du meilleur.

Troisièmement, se rencontre-t-on dans notre blessure? Il est indéniable que tout humain a sa part de blessures. La découverte de la blessure de l’autre est effectivement un moment clef de la rencontre.

Quatrièmement, j’articulerais assez différemment, le lien entre blessures et côtés plaisants de notre personnalité à mon avis la séduction table effectivement sur nos réels aspects plaisants, mais elle repose aussi en partie sur une illusion, parfois sur un mensonge. La séduction camoufle consciemment, ou inconsciemment, la part d’ombre qui nous habite. Ombre qui découle directement de notre blessure. Je pense donc que toute séduction repose à la fois sur nos aspects positifs et sur notre blessure, telle qu’elle se présente, déformée par nos mécanismes de défense, qu’ils soient conscients ou inconscients.

Cinquièmement, avec le temps, chacun de nous voit à travers le miroir déformant de l’autre. La blessure apparaît. On peut alors adopter deux attitudes, construire une relation qui ait pour base le renforcement des mécanismes de défense, pas très intéressant. Ou, plus stimulant, source de ce que je nommerais le véritable amour. Apprendre à aimer l’autre avec ses blessures. Lorsque cela se passe, les mécanismes de défense ne sont plus aussi nécessaires dans le cadre de la relation. On peut alors briller de nos seuls traits positifs, sans dépenser une précieuse énergie de surenchère visant à camoufler les blessures. Je crois que c’est la source de la longévité d’une relation. Cela ne signifie pas que les blessures de l’autre, ou les nôtres, ne nous font pas souffrir à l’occasion, mais il y moins de véhémence dans la confrontation et plus de support mutuel pour la surmonter.
Food for thoughts... »

Il y a matière à réflexion, c'est le moins qu'on puisse dire!

Les humains sont capables du meilleurs comme du pire, ils ne sont pas agréables par essence et l'essence, par définition, est une chose immuable alors que les hommes, eux, sont changeants... j'achète (MAIS!!).

J'achète mais, utiliser une définition plus souple de l'essence, choisir de rechercher chez les gens leur fond positif et leurs côtés brillants, accorder une plus grande part à ces facettes, n'est-ce pas déjà leur donner meilleure une chance de surmonter leurs blessures? N'est-ce pas une manière d'orienter les gens vers le meilleur plutôt que le pire (puisqu'ils sont capables des deux)? N'est-ce pas justement leur offrir plus de latitude et de "muabilité"?

Je crois que l'affirmation initiale ne nie pas la part d'illusion ou de mensonge que peut induire la blessure dans la séduction, je crois qu'elle la fait délibérément passer en second plan. Je ne crois pas qu'elle soit candide ou naïve au point de sous-entendre que "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"... je crois plutôt qu'elle est un rappel que "tout le monde a du beau et tout le monde a du gentil"!

Et c'est pourquoi je crois qu'au final, mes deux sages se rejoindraient probablement aux quatrièmement et cinquièmement du deuxième texte. À mon avis, ils diffèrent surtout dans leur degré scepticisme.

J'aime bien l'idée de donner aux gens le bénéfice du doute, d'agrémenter l'objectivité et le réalisme d'une part de rêve et d'espoir, de chercher à se délester de la méfiance pour faire place à autre chose... "tricher" vers le positif (ou simplement mettre l'emphase là-dessus) pour infléchir la balance du monde dans ce sens là.

Food for thoughts...

mercredi 2 mars 2011

d'ici à se qu'on se rencontre...


Hier matin, presque de manière anodine, une personne plus âgée et plus sage m'a dit à propos du couple:

"On se séduit dans notre essence mais on se rencontre dans notre blessure."

Des phrases de même, dans ma tête, tu sèmes une graine le matin, t'as une plante en pot à 10h15 et une jungle amazonienne après le dîner.

On se séduit dans notre essence.

Aux premiers instants d'une relation, on aurait accès à la nature profonde de quelqu'un? Repensant aux qualités qui, dès le début, me charmaient chez les femmes importantes de ma vie, je confirme avec un sourire. Ces traits charmants ne s'estompent pas avec le temps. Au pire, on les perd de vue pour les retrouver intacts quand chacun repart avec son bagage.

Ces traits charmants ne s'estompent pas avec le temps, et ça me laisse fort à espérer pour quelqu'un à qui j'ai envie de dire, en gros, j'aime ton essence. (J'aurai quand même pris la peine de le lui dire autrement...)

On se séduit dans notre essence? Est-ce à dire que l'on ne séduit que d'une seule manière et que tout le monde, toujours, nous perçoit de la même manière et tel qu'on est réellement? C'est quoi, moi, mon essence? Food for thoughts...

Je serais plutôt porté à croire qu'on a tous des facettes dominantes et secondaires et que chaque rencontre peut nous faire briller légèrement différemment. On est des diamants. On est des sapins de Noël.

On se rencontre dans notre blessure.

On se séduit jusqu'à ce qu'on se rencontre. Et on se rencontre dans notre blessure. Aux premiers clashs, que l'on s'irrite seulement l'épiderme ou qu'on lacère profondément dans la chair, on est alors réellement en présence de quelqu'un, avec des failles et des zones sensibles. Pour le dire autrement, on commence par jouer au docteur pour se rendre finalement compte qu'on touche vraiment au bobo de l'autre.

C'est quoi, moi, ma blessure? Quelle est la blessure de l'autre? Est-ce qu'au fil des rencontres, au fil d'essences différentes, je retrouve toujours la même blessure? Food for thoughts...

Nos blessures s'épousent souvent aussi bien que s'agencent nos lumières. Triste constat à première vue parce que ça nous incite à stagner. Le trou d'inconfort qu'on connait est souvent plus facile à choisir que la pente drue qui permet de grandir.

Paradoxalement, nos blessures s'épousent bien mais elles se dévoilent l'une à l'autre en nous offrant au moins le choix de prendre la pente drue pour sortir du trou, en ayant même un compagnon de voyage.

En regardant tout ça, je me dis que j'ai avancé un peu, mais peu. J'ai hâte au voyage...

Et d'ici à ce qu'on se rencontre vraiment, je continue de me concentrer sur l'essence :)

mardi 28 décembre 2010

on espère qu'il fera chaud cet été

Être célibataire à la fin décembre, -15 degrés dehors, 22 degrés dedans. Regarder par la fenêtre de l’appartement, dans Villeray, tout blanc. Rêver sans impatience au printemps dans un parc. Aux jambes nues d’une inconnue, sorties trop tôt sur l’herbe fraîche. Juste pour narguer l’hiver, pour lui donner le coup de grâce.

Elle porte encore ses bottes et des bas jusqu’aux genoux, un chandail de laine qui pique et qui cache le cou. On s’aime depuis 2 jours à peine, sur la pointe des pieds. Je me prends encore pour un courant d’air, qui soulève ses cheveux pour dérober un peu de parfum au creux de sa nuque. Elle sourit en regardant par terre, sachant très bien que je l’observe. Sa main se fraie un chemin à travers mon manteau pour se poser, toute froide, à la base de mon dos. Je rêve de faire pareil, découvrir sa peau comme un aveugle qui lit en braille, du bout des doigts, du bout des cils ou du bout des lèvres. En silence, on goûte le sable fin des premières caresses alors que s'écoule, à notre insu, le sablier des premiers instants. Lentement, elle tourne la tête pour lire dans mes yeux avec ses deux soleils. La télépathie est une chose à la fois vague et précise. Sans pouvoir dire tous les détails, nous savons que nous voulons rentrer, par un chemin plus ou moins court, coller nos lèvres et coller nos corps. Sa main quitte mon dos pour rejoindre la mienne et, sans se consulter, on se lève.

On espère qu'il fera chaud cet été.

jeudi 21 octobre 2010

l’effet trampoline

Un ami à moi écrivant à propos des ruptures affirmait que plus on a aimé fort, plus on se pète la gueule, théorie qu’il résume adroitement en une phrase :
« La chute est à la hauteur de l’ascension ».

Supposons qu’il ait raison et que le fond du baril soit élastique… je me demande si la théorie fonctionne à l’inverse, lorsqu’on refait surface à nouveau. Se peut-il qu’une solide chute entraîne un élan proportionnel?

La question n’est nullement désintéressée puisque les preuves corroborant cette hypothèse commencent à se multiplier dans mon cas.

Lors d’un bilan de vie à la fin du mois de mai, je constatais qu’en un peu plus d’un an j’ai perdu : ma blonde, mon band de compos, un important contrat de musique, un job de rédaction et un site pour écrire mes trucs plus délurés… le fond du baril était plutôt tendu.

En juin, j’ai appris que mon contrat de musique serait tout de même honoré jusqu’à la fin de l’année. Puis, on m’a offert de faire un spectacle de mes chansons. J’ai ensuite commencé à publier moi-même mon web roman absurde. Peu après, un petit contrat de rédaction et des offres d’entrevues me sont tombés du ciel. Je n’ai pas obtenu de poste, mais peu importe. Récemment, j’ai commencé à rejouer mes chansons avec des amis dans un nouvel état d’esprit, ça n’a jamais si bien sonné. Il y a deux semaines, le gérant et le patron du bar où je fais de la musique nous ont appelé coup sur coup… il semblerait que la décision de ne pas renouveler le contrat soit une erreur : deux shows de bookés en janvier et la porte est peut-être ouverte pour plus. Ce matin, la rédactrice en chef du magazine m’a proposé un premier article depuis 2009 et la semaine prochaine, je refais un spectacle de mes chansons devant des vieux chums et des nouveaux.

Plus on tombe de haut, mieux on rebondit? C’est possible?!
Si c’est le cas, la prochaine fille que je fréquenterai n’a qu’à bien se tenir!

mercredi 22 septembre 2010

la mère de tous les vices

Mardi au milieu de la nuit...
je me réveille avec la peur au ventre,
en pensant encore à elles.

Elle, mon ex.
Elle, la peine.
Elle, l'oisiveté qu'elle génère.
Elle, la culpabilité qui vient avec.
Elle, la peur de l'oisiveté.
Elle, que j'essaie de ne pas élever au rang de phobie.

Je me suis cherché souvent dans ma vie, mais je ne suis pas habitué à m'ennuyer, à avoir envie de rien et à craindre la solitude. Avant cette peine, mes moments d'errance demeuraient créatifs...

"J'envie tellement les gens affairés
Moi aussi j'veux une raison d'être pressé
Mais j'ai l'impression qu'à l'arrivée
La vie n'est qu'un mirage ensoleillé"
(Jamais Faker, 2004)

À cette époque, même quand je ne savais plus où j'allais, je fabriquais encore quelque chose, j'avais des musiques et des mots dans l'âme.

Ces temps-ci, mes meilleurs moments de solitude me sont offerts par facebook et par les blogs des autres. J'espère sans cesse que mes pushers favoris me fournissent quelque chose, allant d'un vidéo drôle aux billets plus substantiels. Je les consulte matin-midi-soir, au gré de mes temps libres, jusqu'à ce qu'ils s'éteignent les uns après les autres, jusqu'à ce qu'ils reviennent le lendemain.

Je spécifie "au gré de mes temps libre", pour faire baisser le degré de culpabilité et me garder de l'espoir: j'ai beaucoup de plaisir à faire des trucs avec les autres, à voir des amis, à travailler... c'est la solitude que je redoute!

Je me demande à quel moment l'oisiveté devient mère de tous les vices?

Je voudrais arrêter de critiquer mes échappatoires, me laisser droit à cette période floue, faire taire la voix qui, non seulement, m'ordonne de "faire quelque chose", mais qui, en plus, me sermonne sans cesse sur le bien-fondé de ce que je suis en train de faire.

Le bien-fondé... pfffft! Avoir envie de quelque chose, n'est-ce pas déjà suffisant?

J'espère qu'avec le recul, je me rendrai compte que les petits gestes que je pose au fil des jours m'auront aidé à sortir de cette période difficile pour me plonger dans un nouvel épisode palpitant (et watchez ben la quétainerie qui s'en vient) du grand livre de la vie!

dimanche 5 septembre 2010

"peine" in the ass (un très court essai sur la peine d'amour et le deuil)

Y a le bon vieux Fred qui chante:
"Peine d'amour, peine de mort
Peine d'avoir srappé son char
Un peu de peine ça fait d'mal à personne
Tant que tu sais où c'est t'la mettre..."
(Dérape: Fred Fortin)

La peine d'amour, je l'ai vécue, je la vis encore, je l'ai lue sur des blogs, j'y ai pensé, je l'ai écrite, j'en ai jasé avec des amis, avec des parents, sur mon balcon, sur le leur, au resto, dans des partys, au coin d'une table, au coin d'un feu et, en mettant bout à bout toutes les théories, les expériences et les prédictions, j'en arrive à ces conclusions (un peu simplistes peut-être, mais c'est toujours ça de pris):

Une vraie peine d'amour est une peine (tiens donc) qui dure tant qu'elle dure (hé ben) jusqu'à ce qu'à, un moment donné (au bout d'un an en général), on ait fait le tour.

En attendant, elle marche conjointement avec la vie jusqu'à se diluer complètement dans celle-ci.

Ensuite seulement, on peut ré-ouvrir le coffre-fort à souvenirs marqué du sceau de l'ancienne flamme et voir enfin la relation d'un oeil plus lucide, avec ce qu'elle avait de grandiose et de moche, et se dire: "Je sais pas trop comment, mais je suis passé à travers."

samedi 17 juillet 2010

sous la froidure

sous la froidure
des vestiges de tornade
une maison brûlée
une fille en voyage

sous la froidure
je m’accroche
les yeux fermés
à ce que tu arraches

sous la froidure
mon cœur en lambeaux
en route vers l’urgence
dans un sceau de glace

sous la froidure
je me retiens
sous la froidure
je te perds

sous la froidure
je te pleure à couvert
pour que tu ne portes pas
tout le poids de ma peine

sous la froidure
l’homme et les promesses tiennent
sous la froidure
je reste le même

je te comprends malgré tout
et malgré tout, je t’aime
mais je dois survivre un peu
sous la froidure

samedi 29 mai 2010

Inès

Inès, c’est ma voisine d’en bas à droite. Une chilienne de 82 ans. Cette femme là, c’est toutes les grands-mamans du monde en une seule, et l’humanité tiendrait au complet dans son cœur sans être à l’étroit.

En descendant faire des courses, je la croise sur le pas de la porte. Elle est revenue avant-hier d’un voyage d’un mois dans son Chili natal, épanouie, comblée, belle en dedans comme dehors. Je la soupçonne même d’être un peu plus jeune qu’à son départ.

En un mois, elle a manqué ma petite catastrophe, mon gouffre abyssal à moi tout seul, ma rupture. C’est avec son infinie gentillesse qu’elle me demande des nouvelles d’Elise et qu’elle devine dans ma réponse concise tout ce que j’ai à lui dire. Alors, elle me serre dans ses bras, tout bonnement. Pas de pudeur, pas de retenue et surtout, pas de malaise. Moi, j’ai envie de pleurer de joie et de peine tout en même temps. Tout ce que j’ai pu essayer d’expliquer, elle le sait. Ce que j’ai vécu et ce qui me reste encore à passer, elle le sait. Et la part de réconfort que je me refusais encore, elle me l’offre. Délivrance.

Comme si ça ne suffisait pas, elle en rajoute : « Mon plou grand fils lui a cinequante-houit ans, tou es comme oune petit-fils. ».

Là-dessus, je l’aide à porter ses paquets jusque chez elle. Elle m’annonce qu’elle passera bientôt me donner des empanadas. En la quittant, je lui dis de prendre soins d’elle et elle me répond avec son sourire de vieille dame qui n’a rien à craindre de rien: « Non, tou prends soins de toi. ». Allez donc la contredire.

samedi 15 mai 2010

roulette

j’ai aimé comme un joueur compulsif. mon cœur sur le 7 rouge.

je sais aimer. imparfaitement. mais de mon mieux quand même. je peux me donner pour vrai. croire au présent. être entier. être là.

maintenant, j'ai peur d'être abîmé par la rupture.

j’ai aimé comme un joueur compulsif. miser mon cœur est une chose que je fais bien, le reprendre... je sais pas comment.

jeudi 13 mai 2010

capsules de sauvetage

presque un mois déjà.

s'accrocher à la vie en laissant partir le bonheur pour un moment, ce n'est pas simple.

les mots et le corps ne s'entendent pas. malgré toutes les preuves qui s'accumulent. les cadres brisés. les amis qui tendent les bras. les prises de décision. nouveau coloc. nouvelle vie. y a ma peau qui t'attend encore. y a ma tête qui reste en arrière.

en attendant, la vie tire les ficelles sans aide comme si elle-même refusait de se perdre, de se laisser gaspiller par la tristesse.

un jour tu reviendras de la lune dans une capsule. les gens t'attendront avec des fleurs. personne ne saura vraiment ce qui t'est arrivé. je te verrai à la télé et j'aurai l'impression de tellement te connaître. j'espère que je serai moins vide alors.

dimanche 25 avril 2010

la part de l'autre (l'amitié)

Voici une petite bribe d'un auteur que j'aime. Ceux qui disent que les romans sont une perte de temps... je suis triste pour vous.

À mes amis, merci d'être là à tous les moments.
À Elise, je pense qu'on a souvent eu la chance de transcender l'amour qui est décrit ici... c'est tout à notre honneur.

Pour les allusions au départ, le gars s'en va à la guerre, ne vous inquiétez pas pour moi (maman!).

"Mes amis, j'écris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fierté de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir été choisi et apprécié par vous, et que votre amitié fut sans doute la plus belle oeuvre de ma vie. C'est étrange l'amitié. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitié. L'amitié on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit être beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en déclarations, en poèmes, en lettres. Elle doit être beaucoup plus satisfaisante que puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les démangeaisons de peau. en mourant, c'est à ce grand mystère silencieux que je songe et je lui rends hommage.

Mes amis, je vous ai vus mal rasés, crottés, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de péter, de roter, de chier des diarrhées infinies, et pourtant je n'ai jamais cessé de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu à une femme de m'imposer toutes ces misères, je l'aurais quittée, insultée, répudiée. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnérables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais autant que deux amis parce que leur relation est pourrie par la séduction. Ils jouent un rôle. Pire, ils cherchent chacun le beau rôle. Théâtre. Comédie. Mensonge. Il n'y a pas de sécurité en amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut être aimer tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge réussi et constamment renouvelé. Une amitié, s'est une vérité qui s'impose. L'amitié est nue, l'amour fardé.

Mes amis, je vous aime donc tels que vous êtes."

Éric-Emmanuel Schmitt, La part de l'autre

mercredi 4 novembre 2009

à la dérive

Je me réveille, lendemain de veille, en pensant que le soleil entre dans ma chambre alors que c’est ma lampe de chevet qui me tue les yeux ; j’étais trop saoul pour l’éteindre. Je m’accroche à quelque chose pour pas que ça bouge trop : mon lit, mon oreiller, la chaise, le cadre de porte. J’avance du mieux que je peux, comme une chaloupe à une seule rame. Je pense du mieux que je peux, le cerveau comme une éponge trempée dans la mélasse… la matinée va se vivre à la seconde.

Boire. N’importe quoi que je n’ai pas bu hier. Ma juste part du St-Laurent surtout.

Après avoir bu beaucoup d’eau, pris des comprimés pour le mal de mer et rebu beaucoup d’eau, je reviens à mon lit par le chemin inverse et je repense à hier.

Le problème avec moi, c’est qu’elle cache mal son amour des autres. Elle est partie depuis deux mois seulement et elle est tombée amoureuse quelques fois déjà. J’ai été chanceux: les premières fois c’était des clans, des jeunes, des vieux, des filles… mais hier, TAC.

Elle m’a contacté avant-hier et me l’a présenté, à l’écran. Pour me le rendre inoffensif, en faire mon ami même. Elle l’a touché, a fait des blagues pour me montrer que c’est le genre de gars avec qui on peut se permettre ça. Hier, elle devait travailler, occupation sacrée entre toutes qui, à Montréal, peut perturber les sorties prévues, lui faire oublier de manger, de boire, de dormir, de se laver… bref, lui faire arrêter tout ce qui n’est pas du boulot. Hier, elle n’a pas travaillé, elle est allée faire du vélo avec lui. « C’était génial », de son propre aveu. Elle n’a pas donné d’autre signe de vie que ce mot trop bref, se terminant par des baisers trop gros.

Dans mon imagination retournée, trop labourée et trop fertile je ne vois qu’une chose positive : la clarté brute du signal. Je sais qu’elle ne me veut aucun mal alors si elle est si peu discrète, c’est qu’elle veut que je sache… soit parce qu’il n’y a vraiment pas matière à s’inquiéter ou encore qu’elle se sent succomber et qu’elle veut que je nous sauve. Quand on a la main coincée dans un engrenage qui peut nous avaler tout entier, on appelle à l’aide.

Mais voilà, à l’autre bout du monde je perds du magnétisme, du pouvoir, du contrôle… et je l’aurai bien cherché. J’étais tanné d’être perçu comme l’empêcheur, l’obstacle. J’ai dit : « si ce voyage est important pour toi, fais-le ». J’avais une bombe à retardement sur les bras et elle m’a proposé d’aller exploser ailleurs. J’ai dit oui. Oui, en ayant l’impression de jouer à quitte ou double. Oui, en sachant qu’à presque que 29 ans, quand on quitte son boulot et son conjoint pour n’importe quel ailleurs, il y a des chances de ne pas revenir. Je la suis à distance. Dans ma longue-vue, j'aperçois son petit radeau affronter des tempêtes qui ne sont pas les miennes mais que nous aurions pu affronter à deux… si nous avions voulu tous les deux un peu plus.

5 wakkertsraat, Amsterdam.

5 wakkertsraat, Amsterdam.

Je descends les adresses depuis Middenweg, le chemin du milieu. Le chemin du milieu est peuplé de boutiques coquettes et de gens à vélo et en tram ; les voitures existent, mais tellement moins que chez nous. Je tourne à gauche au coffee company, on y viendra si tu veux. Wakkerstraat, la rue du marcheur ; je ne connais pas la langue alors je l'invente.

Je passe devant tes points de repères. Le coiffeur « les jumeaux », en français, j'aurai pas à tout inventer. La maison noire et blanche, neuve et jolie. Et me voilà au 5.

Le 5 wakkertsraat est une maison étroite de 4 étages. Le rez-de-chaussé, crème, compte deux portes, ébènes, très étroites et une fenêtre à droite, plus large et plus haute que les deux portes réunies.La porte de droite permet d'accéder à une petite pièce que l'on voit par la fenêtre. La porte de gauche mêne à l'étage.

À l'étage il y a cette fille, que je ne pourrai pas voir, qui lance des signaux de détresse, qui est seule et grande et belle. Cette fille qui ne sait plus si elle veut être exaltée. La vie vient de l'amèner au noyau, entre la fille qu'elle est, et celle qu'elle rêve, entre le possible, sur lequel on s'assoit, le mieux, qui se touche du bout des doigts, le meilleur, qui exige une présence constante et le parfait, qui n'existe pas mais... elle est là, plantée, au milieu de toutes les routes du monde.

Je suis si loin et si près d'elle en ce moment même, je l'aime. Je l'aime d'être à ce point crucial. Je l'aime d'être calme et animée à la fois. Je l'aime d'envisager l'irréel sans couper le cordon avec la terre. Je l'aime parce que je la connais, parce que je la devine, parce que je la sens et parce qu'en même temps, je n'ai aucune espèce d'idée... ni des trouvailles, ni du chemin qui vont suivre.

Aujourd'hui, je ne suis pas ta boussole, mais plutôt ta petite babiole de verre « Montréal » avec de la fausse neige. À garder près du coeur pour savoir que, non, t'es pas seule, oui, t'es perdue... mais t'as toujours des racines quelque part. Pas seulement en toi, chez les autres aussi.

Je t'aime donc et j'ai hâte d'avoir des nouvelles.