dimanche 20 mai 2012

le star-académicien qui a révolutionné le Québec

Jean-François Bastien, un gars de Star-Académie dont j'ignorais l'existence jusqu'à la lecture de la nouvelle, est allé chanter l'hymne national à la coupe Memorial affublé d'un chandail "Sorry Kyoto"! (way to go mon J-F!!)

Il a affiché ses valeurs: il s'est fait montré la sortie... Les organisateurs de l'évènement ont décrié son geste et annulé son show.

Je comprends leur réaction; si je me pointais avec un chandail du Canada pour le show du 24 juin de l'hommage aux Colocs, on ne me laisserait pas monter sur scène.

MAIS JE N'EN SALUE PAS MOINS L'INITIATIVE, être fidèles à nos convictions amène la société à maturité et invite les autres à se questionner quant à leurs valeurs...

Ondes de chocs. On mélange sport, politique, culture et environnement!!! Les spectateurs de la coupe Memorial sont confrontés à des questions!!! Les gens qui n'aiment pas Star-Académie sont bousculés dans leur préjugés!!! [Oh my gaaaawwwd!]

- Est-ce que ça m'embête que le spectacle de mon académicien favori (on parle quand même de Jean-François Bastien!) soit annulé à cause d'un chandail "Sorry Kyoto"?

- Suis-je d'accord avec le retrait du Canada du protocole de Kyoto?

- Est-ce que le chandail que porte le gars qui chante l'hymne national est plus important que le fait qu'il fait de la musique que j'aime dans un évènement que j'aime?

- Est-ce que j'ai le droit d'aimer l'environnement, Star-Académie et la coupe Memorial?

-Puis-je être à la fois pro-Harper et aimer Jean-François Bastien?

- Puis-je détester le concept de Star-Académie et soudainement admirer J-F Bastien?

Autant de questions que différents individus peuvent se poser...

Important ici, je ne me fous pas de la gueule des gens, ni de leurs valeurs! Je suis moi-même fan de hockey et je suis emballé qu'un gars de star-académie ait posé un tel geste et me force à revoir mes propres préjugés.

Je remets plutôt en question le fait que chaque évènement de la société est cloisonné. Comme s'il ne fallait surtout pas penser, être fidèle à nos valeurs ou remettre en question ce que l'on nous présente alors qu'on est en contexte de "plaisir". Comme si le plaisir doit absolument flusher tout le reste!!!

Merci, donc, à Jean-François Bastien. Ton choix d'assumer tes valeurs vient peut-être de faire avancer la société d'un petit pas!

jeudi 3 mai 2012

avec eux, dans la rue

Ça fera bientôt trois mois qu'ils voient rouge! Trois mois de revendications, de mobilisation, d'action.

Et à mesure que le mouvement étudiant perdure au Québec, les histoires malpropres du gouvernement Libéral refont surface... des boutons d'acné tellement gorgés de pus qu'ils suintent dès qu'on met le doigt dessus. Pendant ce temps là au fédéral, les Conservateurs continuent d'ériger - à défaut de bâtir - un Canada nouveau.

À ce point-ci, de plus en plus de travailleurs se surprennent à rêver de manifestations qui engloberaient des revendications beaucoup plus larges. "Si seulement les étudiants ne s'attaquaient pas qu'aux frais de scolarité, j'irais manifester avec eux", se disent-ils.

N'est-il pas évident que l'orientation d'une manifestation ou d'un débat est dictée par les gens qui y prennent part? La presse internationale commence à parler de vague de changements profonds... mais le dénouement de l'histoire dépendra beaucoup des gens qui décideront de s'impliquer, d'utiliser les tribunes et de sortir de chez eux.

Je crois que c'est là que le "avec nous dans la rue" des étudiants prend tout son sens. Le temps qu'on discute dans notre salon de la tournure souhaitable des évènements, le temps qu'on déplore la casse durant les manifs, le temps qu'on reproche aux  étudiants leur manque de vision globale et leur inexpérience dans l'exercice politique; ce sont nos valeurs et notre expérience qui n'ont aucun poids dans la balance.

Si on s'en remet seulement au gouvernement et aux étudiants en grève pour transformer un débat sur les frais de scolarité en débat de société, on risque d'être déçus par l'issue du conflit. Le premier ne souhaite surtout pas ça et les seconds n'ont pas suffisamment de pouvoir à eux-seuls pour inverser le cours des choses. Et cette fois, on ne pourra pas blâmer les étudiants de n'avoir pas fait "leur juste part"... ils auront mis de l'avant leurs convictions, leurs valeurs et leurs espoirs en sacrifiant temps et argent dans l'aventure.

Si on veut vraiment changer les priorités politiques et notre société, on a intérêt à se mouiller tout le monde! AVEC EUX. DANS LA RUE.