mercredi 2 mars 2011

d'ici à se qu'on se rencontre...


Hier matin, presque de manière anodine, une personne plus âgée et plus sage m'a dit à propos du couple:

"On se séduit dans notre essence mais on se rencontre dans notre blessure."

Des phrases de même, dans ma tête, tu sèmes une graine le matin, t'as une plante en pot à 10h15 et une jungle amazonienne après le dîner.

On se séduit dans notre essence.

Aux premiers instants d'une relation, on aurait accès à la nature profonde de quelqu'un? Repensant aux qualités qui, dès le début, me charmaient chez les femmes importantes de ma vie, je confirme avec un sourire. Ces traits charmants ne s'estompent pas avec le temps. Au pire, on les perd de vue pour les retrouver intacts quand chacun repart avec son bagage.

Ces traits charmants ne s'estompent pas avec le temps, et ça me laisse fort à espérer pour quelqu'un à qui j'ai envie de dire, en gros, j'aime ton essence. (J'aurai quand même pris la peine de le lui dire autrement...)

On se séduit dans notre essence? Est-ce à dire que l'on ne séduit que d'une seule manière et que tout le monde, toujours, nous perçoit de la même manière et tel qu'on est réellement? C'est quoi, moi, mon essence? Food for thoughts...

Je serais plutôt porté à croire qu'on a tous des facettes dominantes et secondaires et que chaque rencontre peut nous faire briller légèrement différemment. On est des diamants. On est des sapins de Noël.

On se rencontre dans notre blessure.

On se séduit jusqu'à ce qu'on se rencontre. Et on se rencontre dans notre blessure. Aux premiers clashs, que l'on s'irrite seulement l'épiderme ou qu'on lacère profondément dans la chair, on est alors réellement en présence de quelqu'un, avec des failles et des zones sensibles. Pour le dire autrement, on commence par jouer au docteur pour se rendre finalement compte qu'on touche vraiment au bobo de l'autre.

C'est quoi, moi, ma blessure? Quelle est la blessure de l'autre? Est-ce qu'au fil des rencontres, au fil d'essences différentes, je retrouve toujours la même blessure? Food for thoughts...

Nos blessures s'épousent souvent aussi bien que s'agencent nos lumières. Triste constat à première vue parce que ça nous incite à stagner. Le trou d'inconfort qu'on connait est souvent plus facile à choisir que la pente drue qui permet de grandir.

Paradoxalement, nos blessures s'épousent bien mais elles se dévoilent l'une à l'autre en nous offrant au moins le choix de prendre la pente drue pour sortir du trou, en ayant même un compagnon de voyage.

En regardant tout ça, je me dis que j'ai avancé un peu, mais peu. J'ai hâte au voyage...

Et d'ici à ce qu'on se rencontre vraiment, je continue de me concentrer sur l'essence :)

3 commentaires:

  1. Tellement vrai mon cher. Une fois qu'on a trouvé cette personne il faut ne pas perdre son essence à soi de vue, parce-que si c'est ce qui a séduit l'autre et qu'on oublie qui on est...

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  2. Bien dit Yzabel... pas toujours facile à faire par contre, se rappeler de son essence.

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  3. Bien dit tous les deux! Il est vrai qu'on ne se contente souvent de définir l'autre à partir de son essence et qu'il est plus confortable d'être en présence de blessures complémentaires; comme ça, ça permet d'éviter d'aller jouer dans le bobo... mais ça ne règle pas grand chose.

    François, tu mentionnes le voyage qui nous fait sortir du trou: je ne savais même pas qu'il existait un tel voyage et, avoir su, j'en aurais surement pas eu hâte! Mais maintenant qu'il est commencé, je me rends compte qu'il fait beaucoup plus de bien que de mal. Vivement les rencontres dans la blessure pour grandir et évoluer.

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