mercredi 4 novembre 2009

5 wakkertsraat, Amsterdam.

5 wakkertsraat, Amsterdam.

Je descends les adresses depuis Middenweg, le chemin du milieu. Le chemin du milieu est peuplé de boutiques coquettes et de gens à vélo et en tram ; les voitures existent, mais tellement moins que chez nous. Je tourne à gauche au coffee company, on y viendra si tu veux. Wakkerstraat, la rue du marcheur ; je ne connais pas la langue alors je l'invente.

Je passe devant tes points de repères. Le coiffeur « les jumeaux », en français, j'aurai pas à tout inventer. La maison noire et blanche, neuve et jolie. Et me voilà au 5.

Le 5 wakkertsraat est une maison étroite de 4 étages. Le rez-de-chaussé, crème, compte deux portes, ébènes, très étroites et une fenêtre à droite, plus large et plus haute que les deux portes réunies.La porte de droite permet d'accéder à une petite pièce que l'on voit par la fenêtre. La porte de gauche mêne à l'étage.

À l'étage il y a cette fille, que je ne pourrai pas voir, qui lance des signaux de détresse, qui est seule et grande et belle. Cette fille qui ne sait plus si elle veut être exaltée. La vie vient de l'amèner au noyau, entre la fille qu'elle est, et celle qu'elle rêve, entre le possible, sur lequel on s'assoit, le mieux, qui se touche du bout des doigts, le meilleur, qui exige une présence constante et le parfait, qui n'existe pas mais... elle est là, plantée, au milieu de toutes les routes du monde.

Je suis si loin et si près d'elle en ce moment même, je l'aime. Je l'aime d'être à ce point crucial. Je l'aime d'être calme et animée à la fois. Je l'aime d'envisager l'irréel sans couper le cordon avec la terre. Je l'aime parce que je la connais, parce que je la devine, parce que je la sens et parce qu'en même temps, je n'ai aucune espèce d'idée... ni des trouvailles, ni du chemin qui vont suivre.

Aujourd'hui, je ne suis pas ta boussole, mais plutôt ta petite babiole de verre « Montréal » avec de la fausse neige. À garder près du coeur pour savoir que, non, t'es pas seule, oui, t'es perdue... mais t'as toujours des racines quelque part. Pas seulement en toi, chez les autres aussi.

Je t'aime donc et j'ai hâte d'avoir des nouvelles.

5 commentaires:

  1. Wakkerstraat 5, 1er étage.
    C'est moi, j'ai habité là, il y a longtemps...
    Ce ne sont pas des Québecois que j'attendais, mais des Hollandais et des Français.
    L'histoire est un éternel recommencement.
    J'avais la chambre donnant sur le jardin au début des années 80, l'immeuble appartenait à mon oncle et tante. Pas de salle de bains, mais un wc et un lavabo. La vie était simple.
    Mon vélo était garé en bas, devant le magasin de fruits et légumes-primeurs de mon oncle. En 5 ans, on ne m'en a volé qu'un seul.

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  2. Oui, c'était moi, une jeune fille d'une vingtaine d'années au début des années 80....

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  3. Wakkerstraat, rue réveillée...
    Mais un marcheur devant être réveillé pour marcher, on pourrait finir par faire le lien avec la première traduction...

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  4. C'est énigmatique ces messages...

    20 ans dans les années 80.
    Française?
    Comment vous êtes tombée sur ce texte?

    Intriguant.

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