dimanche 12 février 2012

aimer sa mère en public

Dans ma vie, j'ai fait une grande et longue gaffe.

J'ai fait l'erreur de croire que ma mère était comme toutes les autres, et que toutes les mères étaient comme la mienne.

Ma mère est ma fan #1. Elle m'aime beaucoup. Elle m'aime inconditionnellement. Et jusqu'à tout récemment, il m'arrivait encore de dire qu'elle m'aime trop.

Ah! L'amour d'une mère pour un garçon... Cette manière qu'elle a de parler des réalisations de ses fils. Cette fierté sans pudeur. Cet amour sans modestie qui exige pour sa progéniture que la vie offre le meilleur d'elle-même. Cet amour exubérant qui souhaite à ses petits de recevoir leur juste part en toutes choses et celle du lion dans cet idéal qu'on appelle le bonheur. Maman, maman, ne m'aime pas si fort. Pas comme ça. Pas devant tout le monde.

J'ai dit ça moi? J'ai été stupide.

J'entends déjà ma mère m'interdire de dire ça de moi-même et je réalise d'autant plus l'étendue de ma bévue. Il aura fallu que je constate que toutes les mères n'aiment pas de cette façon, que toutes les mères n'aiment pas autant, que toutes les mères n'aiment pas, point, pour réaliser ma chance.

Ma mère n'est pas parfaite. Elle ne s'est pas toujours bien fait comprendre. Devant son amour débordant mêlé de craintes, je me suis cru obligé d'atteindre quelques succès inaccessibles, je ne me suis pas senti à la hauteur, je me suis senti indigne même... et ça me fut plus facile de dire qu'elle m'aimait trop que de soutenir l'intensité de la charge.

Stupide je dis. Là où d'autres mères se sont montrées même incapable d'amour, la mienne m'a fait cadeau d'un amour inconditionnel.

Je réalise enfin. L'amour inconditionnel de ma mère, c'est mon droit de faire les plus grandes erreurs du monde et d'être toujours aimé par quelqu'un. C'est mon droit d'aspirer à tout, même à la plus grande félicité en sachant que je la mérite, que quelqu'un me la souhaite. C'est mon droit de voler de mes propres ailes, près ou loin de cet amour, en sachant qu'il ne faiblira pas. Jamais.

Inutile de vous dire que j'ai le coeur gros en pensant à ce dont je me suis privé, en pensant à ce que plein d'autres n'ont pas même la chance d'avoir. Mais la vie est trop courte pour les longs regrets. Mieux vaut faire mon mea culpa maintenant et commencer à profiter, commencer à redonner.

Ah! L'amour d'une mère pour un garçon... Cette manière qu'elle a de parler des réalisations de ses fils. Cette fierté sans pudeur. Cet amour sans modestie qui exige pour sa progéniture que la vie offre le meilleur d'elle-même. Cet amour exubérant qui souhaite à ses petits de recevoir leur juste part en toutes choses et celle du lion dans cet idéal qu'on appelle le bonheur. Merci maman, merci pour tout.

Pour le temps perdu, je comprends maintenant le sens de ton amour. Pour le présent, je ne serai plus jamais gêné d'être aimé à ce point: aime moi comme tu veux et devant tout le monde. À partir de maintenant et pour l'avenir, je me jure de t'aimer au moins autant, en public même. Taste your own medecine! Et je d'interdis de te sentir indigne! Cet amour là n'est pas moins inconditionnel que le tien!

À ceux qui n'ont pas eu la chance d'avoir une mère comme la mienne, accordez vous le temps et le droit de saisir l'amour quand il passe.

Aux autres. Ne soyez pas stupides. L'amour de votre mère, c'est votre meilleur exemple pour aimer le plus inconditionnellement possible, c'est votre capacité à le faire. Se refuser l'un, c'est se refuser l'autre.

Je t'aime maman.

2 commentaires:

  1. Une des plus belles déclarations d'amour que j'ai lues.... Je suis contente pour toi, pour vous deux!

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  2. Ma maman était ma fan #1 mais de son ciel, elle continue sûrement de l'être ! Ton texte m'a touché François....Moi aussi je l'aime ma tite maman d'amour !

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