Être célibataire à la fin décembre, -15 degrés dehors, 22 degrés dedans. Regarder par la fenêtre de l’appartement, dans Villeray, tout blanc. Rêver sans impatience au printemps dans un parc. Aux jambes nues d’une inconnue, sorties trop tôt sur l’herbe fraîche. Juste pour narguer l’hiver, pour lui donner le coup de grâce.
Elle porte encore ses bottes et des bas jusqu’aux genoux, un chandail de laine qui pique et qui cache le cou. On s’aime depuis 2 jours à peine, sur la pointe des pieds. Je me prends encore pour un courant d’air, qui soulève ses cheveux pour dérober un peu de parfum au creux de sa nuque. Elle sourit en regardant par terre, sachant très bien que je l’observe. Sa main se fraie un chemin à travers mon manteau pour se poser, toute froide, à la base de mon dos. Je rêve de faire pareil, découvrir sa peau comme un aveugle qui lit en braille, du bout des doigts, du bout des cils ou du bout des lèvres. En silence, on goûte le sable fin des premières caresses alors que s'écoule, à notre insu, le sablier des premiers instants. Lentement, elle tourne la tête pour lire dans mes yeux avec ses deux soleils. La télépathie est une chose à la fois vague et précise. Sans pouvoir dire tous les détails, nous savons que nous voulons rentrer, par un chemin plus ou moins court, coller nos lèvres et coller nos corps. Sa main quitte mon dos pour rejoindre la mienne et, sans se consulter, on se lève.
On espère qu'il fera chaud cet été.
Elle porte encore ses bottes et des bas jusqu’aux genoux, un chandail de laine qui pique et qui cache le cou. On s’aime depuis 2 jours à peine, sur la pointe des pieds. Je me prends encore pour un courant d’air, qui soulève ses cheveux pour dérober un peu de parfum au creux de sa nuque. Elle sourit en regardant par terre, sachant très bien que je l’observe. Sa main se fraie un chemin à travers mon manteau pour se poser, toute froide, à la base de mon dos. Je rêve de faire pareil, découvrir sa peau comme un aveugle qui lit en braille, du bout des doigts, du bout des cils ou du bout des lèvres. En silence, on goûte le sable fin des premières caresses alors que s'écoule, à notre insu, le sablier des premiers instants. Lentement, elle tourne la tête pour lire dans mes yeux avec ses deux soleils. La télépathie est une chose à la fois vague et précise. Sans pouvoir dire tous les détails, nous savons que nous voulons rentrer, par un chemin plus ou moins court, coller nos lèvres et coller nos corps. Sa main quitte mon dos pour rejoindre la mienne et, sans se consulter, on se lève.
On espère qu'il fera chaud cet été.