jeudi 25 mars 2010

confidence pour un oiseau

Ce matin je t'ai regardé dormir. Dehors, le vent soufflait des bruits de fantômes et de tempêtes, des bruits d'âmes errantes, captives sur terre malgré tout l'espace.

Ce matin je t'ai regardé dormir et les racines complexes de toi et moi vibraient sourdement, enchevêtrées, profondes, vraies; réveillant à la fois ma peine face à ton départ, mes envies romantiques de ne t'écrire que de belles choses et ma reconnaissance toute simple... être là, à ce moment là.

Ce matin alors que j'écrivais ces lignes, tu es venue me rejoindre au salon et te blottir contre moi, petite et grande. Te blottir contre moi comme s'il n'y avait aucun endroit plus réconfortant au monde. Te blottir contre moi, une minute à peine, puis tu t'es relevée comme si tu avais déjà fait le plein.

J'ai attendu que tu reviennes, mais non, tu avais bel et bien fait le plein. Et au moment où j'ai cessé de t'attendre, tu es revenue... et repartie dans la seconde.

Tu appartiens au règne animal, je suis un arbre.

Tu connais la vraie faim, la vraie soif, le vide, la satiété, la peur et le désir. Je me nourris d'eau et de lumière et je grandis même sans que l'on s'en aperçoive.

Je pousse lentement, de plus en plus haut vers le ciel, et pourtant, l'insecte ou l'oiseau sur ma cime se tiendra toujours légèrement plus près du soleil.

Si tu veux, je ne sais pas, devenir un oiseau avec de grandes racines...

Mais moi je veux bien, être un arbre avec des ailes.