dimanche 20 juillet 2014

à ma grand-mère qui s'en va doucement...

Depuis toute ma vie
Et l’essentiel de la tienne
Nos racines s’emmêlent
Et tout de même
Le temps est un clin d’oeil

Le temps est un radeau
Qui stagne à l’occasion
Sur des mers de questions
Et sur quelques douleurs
Anciennes ou nouvelles

Les yeux n’ont pas de cheveux gris
Disait un vieux en Gaspésie
Plus on vit vieux
Moins on meurt longtemps
Le temps est infini

Depuis toute ma vie
Et l’essentiel de la tienne
Nos racines s’emmêlent
Le temps est un chêne

Sur des mers de questions
Et sur quelques douleurs
Quand il nous sauve la peau
Le temps est un cadeau

Les yeux n’ont pas de cheveux gris
Disait un vieux en Gaspésie
Tant que l’univers me prête un souffle
Le temps est ici

lundi 7 avril 2014

papa, tu votais pour quoi? : réponse aux enfants que je n'ai pas encore

On est en 2054, mon fils ou ma fille est rendu à 37 ans. Le Québec n'a pas échappé aux bouleversements planétaires que nous prédisaient 97% des scientifiques.

"Papa, tu votais pour quoi toi, à mon âge?"

J'aime sa question. Pas pour qui : pour quoi.

Je votais pour un plan de sortie du pétrole échelonné sur 15 ans, par objectifs clairs, de 2015 à 2030. Pour protéger le droit à l'eau. Pour la souveraineté alimentaire. Pour le transport en commun gratuit. Pour un nouvel équilibre fiscal. Pour contrer la pauvreté.

Je n'ai pas voté pour l'économie, les crédits d'impôts et "les vraies affaires". Je n'ai pas voulu choisir entre le gars qui promettait de ne pas faire de référendum et le parti qui ne s'engageait pas à faire un référendum, mais qui m'implorait de ne pas diviser le vote souverainiste. J'ai voté pour ralentir la trajectoire d'exploitation effrénée des ressources, du temps, des animaux et des hommes.

On m'a dit que les entreprises allaient crisser le camp et que plus personne n'aurait de job. On m'a dit que j'étais irréaliste et que ça ne changeait rien de toute façon. Je savais qu'ils avaient raison sur le dernier point; on ne la sauverait plus, la planète.

Je n'étais pas vraiment plus optimiste qu'eux, mais j'ai voté pour une direction, en pensant au plus de monde possible, à ceux qui étaient là et à ceux qui s'en venaient.

mardi 18 mars 2014

petite réflexion à propos de la division du vote

Petite réflexion à propos de la division du vote.

Quel est le pourcentage de gens qui votent pour QS ou pour la CAQ en se disant: "j'aurais aimé voter pour un autre parti, mais je ne veux pas diviser le vote"? Je parierais que ça flirt avec le 0%.


J'aimerais vraiment connaître le pourcentage de gens qui votent pour le PQ ou le PLQ par crainte de voir un autre parti au pouvoir. Parle-t-on de 1% - 5% - 10% ? Accuse-t-on le PQ ou le PLQ de diviser le vote?

Qui divise le vote en réalité?

Personne.

Le vote est divisé parce qu'il y a plus d'un parti, parce que les partis ne font pas l'unanimité, parce qu'ils proposent des programmes "différents", parce qu'on peut quand même exprimer - au moins un peu - nos convictions en votant. Ne serait-ce qu'en votant pour "le moins pire".

Ici, quand un petit parti va chercher un pourcentage significatif des intentions de vote, il force au moins les autres réajuster le tir. Ici, si un parti obtient 60% des votes, il peut réellement se féliciter.

Kim Jong-un a obtenu 100% des votes en Corée du Nord.

La non-division du vote n'est pas un projet de société.



(Sondage crop La presse)

(Photo AFP/KCNA)