jeudi 9 septembre 2010

mon cher Matthieu, c'est à mon tour

D’un vieux chum à un autre, en réponse à ton billet.

Je suis dans un de ces moments où je préfèrerais te faire une bonne accolade plutôt que d’écrire... parce que c'est une chance de te connaître!

On n’est pas le yin et le yang tout les deux, mais c'est clair que notre amitié se nourrit beaucoup de nos différences.

Homme de tous les excès, il n'y en a qu'un dans lequel tu ne me battras jamais: l'excès de tempérance.

Je sais, l'excès et la tempérance ne vont pas de paire. Pourtant, je choisis le mot avec soin, tempérance: la vertu qui modère les passions et les désirs.

La tempérance, pile entre l'austérité et l'abus.

Autant j’en suis fier, autant j’en ai honte, autant j’en bénéficie, autant j’en souffre… mais les sentiments que j’éprouve ne changent rien à l’affaire, je suis tempéré.

On me reproche rarement de "ne pas" ou de "trop"... on me reproche plutôt de "ne pas assez".

Être tempéré, c’est être à la fois bon et fade, c’est être souvent brillant, sans être éblouissant et c’est oser, sans s’abandonner.

Je travaille fort pour assouplir le cadre. Parce que l’excès de tempérance lui enlève son côté vertueux.

Et c’est à ce moment que tu interviens, avec ta fougue et ton intelligence, avec ton extravagance et tes excentricités, avec ton narcissisme et ton dévouement, avec tes passions sincères et contagieuses et ton grand amour de merde…

Il faut une personnalité formidable et complexe pour amener l’être tempéré que je suis vers d’autres pôles.

Tu as tout vu et grâce à toi, j’ai droit d’accéder à l’extase comme à la déchéance, à la perfection comme à l’erreur en sachant que tu ne me jugeras pas, ni dans mes bas fonds, ni dans mes grandes aspirations, que tu m’y pousseras si je veux y aller et qu’au besoin même, tu ferais un pas plus en avant dans n’importe quelle direction pour que je ne m’y trouve pas seul.

À cause de la confiance et du respect que je te porte, je le suivrai ton conseil; la prochaine fois que je tombe amoureux d’une femme, je nous ferai cadeau d’une promesse incertaine mais sincère : félicité éternelle!

Pour notre date d’anniversaire d’amitié, je te propose le 8 septembre. Why not? On devait commencer la garderie!

Ton ami et ton frère aussi,
François


PS : Mon amie Geneviève a sa façon bien à elle de décrire ma tempérance : « François, tu chill mais tu chill pas tout à fait ». Si tu permets, je lui dédie aussi une partie du billet par la bande, parce qu’elle joue aussi ce rôle de « mentor de l’audace ».

5 commentaires:

  1. On ne saurait mieux dire... c'est tout toi et tes nuances tempérées! :)
    D.

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  2. Hep! Une chance, vous êtes là pour me sortir de mes pantoufles ;)

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  3. Connaissant l'un et pas l'autre mais vous lisant tout les deux. Vous êtes deux écrivains et deux hommes passionnés chacun à votre façon. Je vous souhaite une amitié éternelle.

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  4. @La lectrice, merci pour le bon souhait, je crois qu'on a des chances ;)

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  5. @ La lectrice et Franck : trente ans, c'est un bon début ;)

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