jeudi 26 janvier 2017

TDAH... ou DAH? (Le monde est imparfait)

Je viens d'écouter un biologiste, Luc-Alain Giraldeau, qui fait des parallèles avec le monde animal en expliquant qu'être hyperactif n'est p-ê pas tant un "trouble" qu'une manière différente d'être un humain.

Jetez un oeil et une oreille là-dessus:
http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/les-eclaireurs/segments/chronique/14609/tdah-trouble-ou-trait-de-personnalite-biologie

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Ça m'amène une réflexion plus large.

Je me disais que l'être humain est probablement moins "troublé" qu'on pense dans l'absolu; la rigidité de l'environnement (de travail et d'apprentissage), nos horaires surchargés, nos normes, nos barèmes, notre perception de la réussite et notre société de performance génèrent beaucoup de "dysfonctions".


Plus on rétréci la vision du citoyen modèle, employé modèle, élève modèle, plus on exige "LA" perfection (le choix du verbe et les majuscules sont importants ici) et plus on place de gens sur le banc des "dysfonctionnels"...


En réalité, le monde est "imparfait" (Daniel Bélanger avait mis le doigt dessus!).


On s'attaque au culte du corps parfait en disant que c'est un idéal impossible à atteindre et qu'il n'existe pas UN corps parfait... mais on continue de vouloir la perfection (moi le 1er) dans plein d'autres aspects de nos vies. La perfection n'est pas plus accessible (ni même nécessairement souhaitable) dans les sphères moins "superficielles".


Et là, je me/vous pose la question, comment continuer de s'améliorer dans la vie sans virer fou avec la notion de perfection?

jeudi 9 avril 2015

réflexions à "voix haute" à propos de la casse à l'UQAM...

- Ça ne me semble pas une bonne idée d'aller saccager un pavillon universitaire (masqué, de nuit). Ça dénonce quoi? Ça rallie qui?

- Ça prend peu de gens pour faire mal paraître un mouvement. Ils étaient 100 hier soir; nous étions 50 000 à manifester jeudi dernier. J'ai la triste conviction que l'opinion publique ne fera pas nécessairement la nuance entre ces 100 ci et ces 50 000 là.

- Compte tenu de mon point précédant, je crois que c'est important de se dissocier du grabuge. Montrer que les gens qui descendent dans la rue sont respectueux, allumés, impliqués, comprennent qu'ils font partie d'un tout et se soucient (peut-être même plus que d'autres) de ce tout. Nous étions 50 000 à manifester jeudi dernier; nous sommes 7 000 000 au Québec.

- Quand je lis les blâmes contre le recteur Proulx, je me dis: "Que doit-il faire au juste?". À partir du moment où des gens cagoulés cassent la baraque, n'est-ce pas sa job de réagir? Et même avant, à propos des injonctions (et je ne suis pas fan d'injonctions)... compte tenu de sa fonction, n'est-ce pas compréhensible qu'il envisage cette solution?

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À propos de solidarité... j'aimerais ajouter à quel point je trouve que les manifs sont de bons moments pour être à la fois témoins et acteurs de solidarité. Il y a des gens qui descendent dans la rue pour défendre les droits et le mieux être des autres!

La journée où nous serons 800 000 dans la rue à nous soucier des conditions des uns et des autres, nous pourrons certainement mieux ressentir cette fameuse fierté d'appartenir à un peuple différent, généreux et ouvert.

lundi 19 janvier 2015

pour 80 cheveux blancs... [répartition de la richesse mondiale en poils et en fluide corporel]


Le rapport thématique d'Oxfam de janvier 2015 s'intitule "INSATIABLE RICHESSE : TOUJOURS PLUS POUR CEUX QUI ONT DÉJÀ TOUT".

L'organisme nous apprend - ou plutôt, nous confirme - que 80 personnes sur Terre posséderont bientôt plus de richesse que 3 500 000 000.

... un écart si ridiculement gros qu'on peine à se l'imaginer.

Petite comparaison capillaire
(juste de même, histoire de se faire une tête...)


D'abord, 80 sur 3,5 milliards, ça représente quoi?

Supposons que j'aie seulement 80 cheveux blancs pour tous les poils sur ma tête...
On parle d'un maigre 80 sur 120 000.

Supposons que je visite le Collège Ahuntsic (le plus gros cégep francophone au Québec), que tous les étudiants soient bruns et que mes 80 cheveux blancs soient les seuls de l'école...
On arrive à peine au tiers : 80 sur 1 080 000 000.

Supposons maintenant que j'assiste à un match des Canadiens et que le Centre Bell soit plein à craquer de gens avec les cheveux bruns uniquement; contre mes 80 cheveux blancs... on n'est même pas encore au compte!!!
80 sur 2 552 760 000.

Il faudrait probablement 80 cheveux blancs parmi toute la population d'une ville comme Granby pour une comparaison potable. Peu importe. Continuons la démonstration avec le Centre Bell.


Bien assis dans les rouges
(vous savez, la section près de baie vitrée?!)


Imaginez maintenant que le sang des 21 273 spectateurs du Centre Bell représente toute la richesse de la Terre.

Siphonnez la moitié de la foule du Centre Bell de son sang pour entretenir les 80 cheveux blancs sur ma tête.

Videz encore 9573 personnes de leur sang pour mes autres cheveux et ceux des fans assis dans les rouges.

Le sang des 1064 personnes restantes devra suffire pour les milliards de cheveux des 17 000 spectateurs dans toutes les autres sections... (80% de la population mondiale se partage 5,5% de la richesse)

La part de la Zone Molson Ex se mesurera avec une pipette!


Les recommandations d'Oxfam
Devant ces écarts inhumains, on aurait tendance à présumer que les recommandations d'Oxfam seront drastiques. Jugez-en par vous-même, il n'est nullement question d'immoler les riches ou d'abolir les privilèges individuels:

1) Faire travailler les États pour les citoyens et lutter contre les inégalités extrêmes.
2) Promouvoir l'égalité économique et les droits des femmes.
3) Verser aux travailleurs un salaire décent et combler le fossé avec les primes vertigineuses des dirigeants.
4) Partager équitablement le fardeau fiscal pour uniformiser les règles du jeu.
5) Supprimer les échappatoires fiscales internationales et combler les lacunes en matière de gouvernance fiscale.
6) Rendre les services publics gratuits et universels d'ici 2020.
7) Modifier le système international de R&D et la tarification des médicaments, de manière à ce que l'ensemble de la population ait accès à des médicaments adaptés et abordables.
8) Mettre en place un socle de protection sociale universelle.
9) Cibler le financement du développement afin de réduire les inégalités et la pauvreté et de renforcer les relations entre les citoyens et leur gouvernement.

vendredi 9 janvier 2015

l'humour et la mort

J'ai essayé d'écrire à propos de la tuerie à Charlie Hebdo, mais c'est difficile de trouver les mots.

Ça m'a fait un peu de bien de tomber sur ce texte des Indignés sur Facebook...



Je fais partie de ces gens qui songent presque chaque jour à la condition humaine... Devant cette tragédie, je ne peux pas m'empêcher de penser que pour ces 12 morts qui nous touchent, il y a des douzaines et des douzaines d'autres personnes qui souffrent chaque jour sans attirer l'attention.

Ces douzaines de douzaines là n'ont simplement pas le luxe d'être des icônes. Et ça ne sera jamais "à la mode" de s'émouvoir de leur condition.

Il y a quelque chose de frappant lorsqu'un symbole est attaqué. Il y a quelque chose de frappant dans le contraste entre notre empressement à réagir pour un symbole et notre incapacité à agir pour les gens.

De ce que j'en comprends, c'est plus facile de s'approprier le deuil de 4 visages connus (on a peu vu les 8 autres victimes) que cent mille. D'accord. Et si on en profitait pour réfléchir et réellement en retenir quelque chose...

Dans un mois, le tumulte sera passé, cédant la place à l'attentat du jour. Dans un an, nous auront une date commémorative de plus. Même les icônes s'estompent devant la nouveauté.

Pour moi, au delà de l'empathie pour les familles, le massacre chez Charlie Hebdo amène plein de questions sur l'importance de la liberté d'expression et de l'usage qu'on en fait.

Est-il possible de rire de tout? Oui.
Est-il nécessaire de rire de tout? Non.
Devrait-on avoir le droit de rire de tout? Oui.
Devrait-on faire le choix de tout? À chacun de tracer la ligne.
Peut-on mériter la mort pour avoir fait de l'humour? Jamais.

La tuerie m'amène aussi à revoir mes réactions (loin d'être toujours exemplaires) face à la différence d'opinion; à réaliser que je défends encore parfois des principes au mépris de l'interlocuteur; à constater que j'oublie parfois la chance que j'ai de pouvoir écrire ce que je veux sur un blog comme celui-ci; et à mesurer le poids de cette fameuse liberté au nom de laquelle certains perdent la vie.

Si quelques médias choisissaient aujourd'hui de consacrer autant d'énergie à chaque injustice, si les spectateurs que nous sommes prenions le temps de faire un réel examen de conscience devant chaque drame; peut-être éviterions nous quelques inadmissibles massacres.

jeudi 1 janvier 2015

souhaits 2015

1er janvier 2015, on y est!

2014 a été généreuse pour certains.
Une année douce comme un mois d'août.
Une saison de récolte de 365 jours.

2014 a été âpre pour d'autres.
Une année comme un puits sec. Un trèfle sans feuilles. D'amours écartelées. Le coeur tiré par quatre chevaux. Soufflé en particules à tous les pôles de la roses des vents.

Une année de santé fragile. Un château de carte. Un ouragan. Un tic tac dans l'oeil du temps.

2014 est demeurée, pour le reste, quelque part entre les extrêmes.

Entre la ouate et les morsures, l'inertie et la course, l'Équateur et l'Arctique; 2014 s'est frayé un chemin jusqu'au douzième coup de minuit le 31 au soir.
...

Le premier de l'an est un bon moment d'apprécier nos chances, même inégales, d'être en santé, d'être entouré, d'avoir du temps, de ne manquer de rien et d'avoir le potentiel de réaliser plein de choses.

2015 sera encore une année pour souhaiter la paix dans le monde, que chacun mange à sa faim, un répit pour mère nature et le courage de tendre vers l'idéal et de se rappeler à l'essentiel.

Pour ma part, je suis heureux d'être où je suis et je vous en souhaite autant! Bonne année!

dimanche 20 juillet 2014

à ma grand-mère qui s'en va doucement...

Depuis toute ma vie
Et l’essentiel de la tienne
Nos racines s’emmêlent
Et tout de même
Le temps est un clin d’oeil

Le temps est un radeau
Qui stagne à l’occasion
Sur des mers de questions
Et sur quelques douleurs
Anciennes ou nouvelles

Les yeux n’ont pas de cheveux gris
Disait un vieux en Gaspésie
Plus on vit vieux
Moins on meurt longtemps
Le temps est infini

Depuis toute ma vie
Et l’essentiel de la tienne
Nos racines s’emmêlent
Le temps est un chêne

Sur des mers de questions
Et sur quelques douleurs
Quand il nous sauve la peau
Le temps est un cadeau

Les yeux n’ont pas de cheveux gris
Disait un vieux en Gaspésie
Tant que l’univers me prête un souffle
Le temps est ici

lundi 7 avril 2014

papa, tu votais pour quoi? : réponse aux enfants que je n'ai pas encore

On est en 2054, mon fils ou ma fille est rendu à 37 ans. Le Québec n'a pas échappé aux bouleversements planétaires que nous prédisaient 97% des scientifiques.

"Papa, tu votais pour quoi toi, à mon âge?"

J'aime sa question. Pas pour qui : pour quoi.

Je votais pour un plan de sortie du pétrole échelonné sur 15 ans, par objectifs clairs, de 2015 à 2030. Pour protéger le droit à l'eau. Pour la souveraineté alimentaire. Pour le transport en commun gratuit. Pour un nouvel équilibre fiscal. Pour contrer la pauvreté.

Je n'ai pas voté pour l'économie, les crédits d'impôts et "les vraies affaires". Je n'ai pas voulu choisir entre le gars qui promettait de ne pas faire de référendum et le parti qui ne s'engageait pas à faire un référendum, mais qui m'implorait de ne pas diviser le vote souverainiste. J'ai voté pour ralentir la trajectoire d'exploitation effrénée des ressources, du temps, des animaux et des hommes.

On m'a dit que les entreprises allaient crisser le camp et que plus personne n'aurait de job. On m'a dit que j'étais irréaliste et que ça ne changeait rien de toute façon. Je savais qu'ils avaient raison sur le dernier point; on ne la sauverait plus, la planète.

Je n'étais pas vraiment plus optimiste qu'eux, mais j'ai voté pour une direction, en pensant au plus de monde possible, à ceux qui étaient là et à ceux qui s'en venaient.