jeudi 21 janvier 2010

« faire un homme de soi »

Ce matin, j’ai fait un homme de moi.

Dans mes rêves, j’ai tendance à magnifier l’expression. Faire un homme de soi. Grandir dans des actions d’éclats. Devenir un héro.

Dans la vraie vie, l’occasion se présente, toute simple et presque conne… elle nous demande au moins autant d’humilité que de courage. Avouer sa petitesse, chier dans ses culottes et foncer quand même.

Ce matin, j’ai fait un homme de moi en ayant une discussion que je ne voulais pas avoir.

Je me suis fait du mauvais sang durant deux jours, j’ai cherché des moyens d’esquiver et j’ai maudit la vie de me placer dans une situation intenable : une discussion normale d’un quart d’heure entre colocataires, sensés, sensibles. La majorité des gens aurait réglé l’affaire sans même y penser alors qu’elle m’a angoissé durant de longues heures. Ce matin, j’ai serré les dents et je me suis lancé.

Ce matin, j’ai compris encore une fois que « faire un homme de soi » c’est précisément être capable de faire un pas qui coûte vraiment même s’il ne nous hisse pas au rang de héro, même s’il vient seulement combler une déficience et nous permettre de faire ce que d’autres font plus naturellement, plus intuitivement.

Ce matin, dans une sphère de ma vie où j’étais encore petit, j’ai fait un homme de moi.

2 commentaires:

  1. wow Frank... c'est bien dit, c'est beau et c'est vrai. J'aime vraiment ton texte et je le fais mien dans mon coeur. Dans mon coeur, je veux faire une femme de moi.

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  2. Et celle qui t'a écouté et entendu aura ainsi eu la chance de saisir une parcelle de toi avant ce jour retenue: comme lorsqu'on ouvre la chambre d'un enfant et qu'on y découvre un morceau de son univers; celui d'un ordre ou d'un ensemble qu'il s'agit de maintenir, peu importe quel genre d'ordre: le tien. Ces discussions sont des boîtes que l'on s'ouvre les uns aux autres, pudiquement mais avec courage.

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