mardi 17 janvier 2012

quand une question à 100$ en attire une autre: de la réciprocité du sentiment amoureux

Dans mon dernier texte, je posais la question à 100$ suivante: « Comment un dépendant affectif arrive un jour à distinguer sa dépendance de l’amour véritable? »

Si le sujet vous intéresse, les commentaires à ce billet amènent tous des éléments de réponse. Pour les paresseux, tout le monde s'entend à peu près sur le fait qu'une personne doit d'abord être en mesure d'être bien seule pour faire la distinction et aimer un jour véritablement.

Cela dit, dans l'engouement général, plusieurs lecteurs ont également énoncé leur vision de l'amour. Ce qui m'amène à une seconde réflexion à propos de la réciprocité du sentiment amoureux.

Il y a déjà longtemps, j'affirmais que l'amour est un sentiment à sens unique. C'est à dire qu'on ne doit pas aimer quelqu'un dans l'espoir d'être aimé en retour. Il faut aimer, point. Quand deux personnes s'aiment de cet amour désintéressé, alors la relation devient possible.

Dans un blues post-rupture en 2010, l'une des mes connaissances, d'une quinzaine d'années mon aînée, est venue brouiller les cartes avec une théorie voulant que le sentiment amoureux ne soit pas seulement une switch on/off. "Dans un couple, faisait-elle remarquer sans le moindre égard pour mes illusions, le niveau d'affection que les deux partenaires éprouvent l'un pour l'autre n'est pas toujours le même. Et généralement, l'écart ne fluctue que très peu au fil de la relation. Ainsi, si l'un des deux aime plus, il aimera toujours plus. Du début à la fin, dans les meilleurs comme dans les pires moments."

J'étais sceptique, mais mes expériences personnelles ne me permettaient pas démentir sa théorie... J'avais l'impression d'avoir aimé plus, aimé moins et, même (wow!), aimé autant. Évolution ou régression de ma part? J'en étais arrivé à la conclusion qu'il vaut mieux vérifier cette disparité avant de s'engager sérieusement. Pour avoir été dans le rôle de celui qui aime plus (ou qui a l'impression de), ça fait trop mal quand ça finit. Résultat: je n'ai plus le "je t'aime" facile et ma dernière relation en a pâti.

En repensant à tout ça, j'ai envie d'en revenir à mon point de départ. Simple et naïf. Il faut aimer, point, sans chercher à savoir si l'autre vous aime autant.

Profitant de votre génie collectif, en voici donc une autre à 100$, pas plus aisée que la première et à développement (On ne se refuse rien):
"Qu'avez à dire à propos de la réciprocité du sentiment amoureux? Ça se mesure? C'est important?"

En vous remerciant encore pour vos précieux commentaires à propos du dernier billet: Chew on this!

mercredi 11 janvier 2012

question à 100$ sur l'amour et la dépendance affective


Plusieurs filles s’imaginent à tort qu’une soirée de gars n’est pas propice à la discussion profonde, qu’on ne parle que de sport, de cul et de choses bien viriles tout en perdant notre temps à des jeux de garçons...

Récemment, j’avais rendez-vous avec mes deux boys pour tenter d’éliminer Team USA au tournoi international de hockey sur X-box en prenant une bière (à ce stade-ci, vous pouvez sourire, mais pas rire tout de suite)… Après les salutations d’usage composées de fermes poignées de mains, de bines sur l’épaule et de diverses taquineries ne portant ni sur les chars, ni sur la longueur de notre pénis, je lâche la question. De même, sans préambule, out of the blue :

« Comment un dépendant affectif arrive un jour à distinguer sa dépendance de l’amour véritable? Par quel processus finit-il par savoir qu’il apprécie réellement une personne pour elle-même et que n’importe qui d’autre ne ferait pas l’affaire? »

Bonjour. Je m’appelle F. Je suis dépendant. Pas énormément, un peu. Et justement, je travaille tranquillement à me guérir de ce genre de petits bobos.

Après m’avoir gratifié d’un « TAPETTE! » bien senti, l’un d’une voix de Plume Latraverse, l’autre avec celle de Pierre Falardeau, les gars prennent le temps de réfléchir sérieusement à ma question. J’entends l’engrenage de leur cerveau se mettre leeeeen-te-ment en marche. En rechignant quand même un peu: « Come on, on vient à peine d’enlever nos coats! » Le code de déontologie des soirées de NHL exige normalement deux-trois bières avant une question du genre, mais ils sont bons joueurs. Ça pense.

Tous les deux s’entendent pour dire qu’elle n’est pas facile celle là.

 - C’est-tu vraiment important de faire une différence entre de la dépendance et de la vraie affection? De s’enquérir le plus « philosophe » de mes acolytes… J’veux dire, je suis ben plus dépendant que toi... Si j’ai envie d’aller vers une fille, j’y vais. Et quand ça marche plus, je sais qu’elle n’a qu’un petit mot à dire pour que ça recommence. Et si ça ne recommence pas avec elle, ça recommencera avec une autre.

Il est de ceux qui croient qu’on ne change jamais vraiment et qu’en fin de compte, sur le long fil de notre vie, mettre beaucoup d’efforts pour avancer d’un minuscule pas de limace gluant avec une coulée de bave en arrière, c’est un peu idiot.

J’arrive à le comprendre, mais au point où j’en suis, j’ai envie, j’ai besoin d’avancer. Même d’un pas de limace. Gluant. Avec une coulée de bave en arrière.

Mon deuxième comparse est plutôt du genre sensible. Il ressent la détresse chez les autres et cherche à l’apaiser. Il mijote donc sa réponse. On soupe. On jase de choses et d’autres et on se retrouve finalement devant la console de jeu, manettes en main, lorsqu’il propose sa théorie de l’amour (ce n’est pas vraiment une réponse à ma question, mais ce n’est pas sans lien et je salue l’effort) :

- Moi je pense qu’il y a deux moments où tu t’aperçois que tu tombes amoureux. Un : quand tu te retrouves collé contre l’autre et que tu n’as plus envie de rien d’autre. Deux : quand tu as envie de tout partager avec cette personne sans te rassasier. Tu as envie de faire un paquet d’activités et tu voudrais toujours qu’elle soit là, tu veux lui raconter ta journée, tu penses à elle quand elle n’est pas là, etc.

C’est ça l’amour? Les manifestations de l’amour?

Nombre de gars peuvent être collés sur une fille (jolie et nue de préférence) et n’avoir envie de rien d’autre. Certains sans être amoureux. D’autres en étant clairement dépendants. Voilà pour un.

Le besoin de voir toujours quelqu’un, la pulsion de penser toujours à elle, l’envie de tout vouloir faire ensemble et le fait de n’être jamais rassasié ne peuvent ils pas être autant de manifestations de dépendance? Voilà pour deux.

Mon but n’est pas de démolir la théorie de mon ami. Je l’ai dit, je salue l’effort et peut-être a-t-il raison, je ne sais plus. Mais, chose certaine, ce ne sont pas des moyens infaillibles pour un dépendant affectif de distinguer sa dépendance d’une affection véritable. On n’a, hélas, toujours pas répondu à ma question à 100$.

Je la repose donc, je vous lance le défi sans vraiment avoir l’intension de payer pour la réponse autrement que par mon infinie gratitude (ce qui n’est déjà pas si mal) :

« Comment un dépendant affectif arrive un jour à distinguer sa dépendance de l’amour véritable? Par quel processus finit-il par savoir qu’il apprécie réellement une personne pour elle-même et que n’importe qui d’autre ne ferait pas l’affaire? »

jeudi 5 janvier 2012

Chase and Patrol, se faire jaser de plume de plomb dans un bar à 1h du matin et résolution 2012

Le titre est confu, le sujet est dissipé, ce billet est construit à l'inverse de ce que l'on nous enseigne. Mais comme j'ai confiance en vos capacités de lecteurs et en mon talent pour piloter un texte et le mener à bon port, on va y arriver. "Vas-y les amis, prends la main d'un autre ami, on part."

Il y a quelques jours, j'allais entendre un ami DJ du duo Chase and Patrol dans un bar...

Je commence donc par là: une petite pub. Elle vaut ce qu'elle vaut parce que je ne connais pas vraiment le genre techno et je ne fais pas non plus la différence entre du tech-house et du deep-house, MAIS j'ai bien aimé Chase and Patrol! Pour avoir tâté le pouls électro au Piknic et à l'Igloofest, j'oserais affirmer que les beats de Chase and Patrol sont empreints d'une subtilité et d'une profondeur pas piquées des vers, en plus d'accorder de l'espace aux lignes mélodiques. Qualités notoires pour une musique en loops. J'adore danser en ayant l'impression de voyager sur la séquence. M'immerger peu à peu dans les différentes "couches" du beat pour finalement me rendre compte que le DJ est en train de changer l'eau de la mer alors même que je nage dedans. C'est assez malade quand c'est bien fait. Vous n'avez rien compris? Vous irez entendre Chase and Patrol!

J'étais dans un bar donc, en train de naviguer tranquillou, et deux de mes amies qui ne se connaissent que très peu m'ont parlé de ce blog. L'une des deux savait même précisément de quand datait le dernier texte et les deux m'invitaient à publier plus souvent. Ça m'a fait un petit velours (évidement), mais le point n'est pas (seulement) là. Je dis souvent qu'il faut faire des projets créatifs pour soi, pas pour les autres. Mais en poussant cette logique à son extrémité, j'oublie des fois qu'il y a des lecteurs au bout... c'est idiot puisque c'est pour cette raison que je diffuse. Alors je prends l'engagement solennel (rien de moins) de publier plus souvent en 2012. Objectif deux fois par mois.

Aux lectrices de plume de plomb dans un bar à 1h du matin: Merci! Ne vous retenez pas de faire des commentaires. Ça donne envie d'écrire.

À tous: Oubliez pas d'aller jeter une oreille Chase and Patrol. Live surtout!